La boucle est bouclée

lundi 28 mai 2012

Townsville/Magnetic Island

Sur le LP, Townsville avait l'air génial et notre auberge encore plus mieux. Certes, on est arrivées de nuit, il faisait froid et y'avait la clim à fond dans la chambre, c'était pas une approche d'enfer. Le seul intérêt de Townsville en réalité, comme pour Airlie Beach ou Rainbow Beach, c'est de s'en aller. Ici, on prend le ferry pour Magnetic Island.
Mais pour l'instant, voyons ce que peut nous offrir Townsville. Retour à l'auberge, c'est l'heure de partir, porte vitrée fermée pour accéder à la réception vide, des caméras partout, sympa. Le type n'est pas tellement plus chaleureux. On pose nos bagages dans les casiers payants et en avant Guigamp !


Priorité, petit-déjeuner, j'ai une dalle terrible. Direction le Strand, longue promenade au bord de l'océan. Pas mal de travaux, belle plage mais infestée de méduses tueuses (vinaigre à disposition sur les plages) et au bout, la Rock Pool est vide, en nettoyage. Super. Le café soi-disant pas trop cher d'après le LP a sacrément augmenté ses prix (en même temps, le LP se fait vieux), on réussit tout de même à trouver de quoi se caler l'estomac. Le temps est pas top, il fait très lourd, on reprend notre balade. Il faudrait aller jusqu’au sommet du Castle Hill admirer la vue, mais plus on s’approche plus on fatigue moins on a envie d’y aller. De toute façon, les chemins sont interdits d’accès, ça c’est fait. On se dirige alors vers le centre-ville, on a repéré 2 supers restos/cafés dans le LP. Fermés eux aussi. De mieux en mieux. Les rues commerçantes sont désertes, beaucoup de magasins vides, à vendre, c’est très bizarre comme endroit. En plus le temps se gâte très rapidement, impression étrange sur Townsville, la ville en fermeture.

Rock Pool vide
On embarque donc plus tôt sur le ferry pour Magnetic Island. Trajet rapide mais sous la pluie et assez remuant. À peine débarquées, on monte dans un bus barge, bondé, totalement non-australien tellement c’est bordélique. Le chauffeur démarre alors que certains passagers ne sont pas encore assis, il a une conduite assez sportive, les gens hurlent pour demander leurs arrêts, c’est très folklorique, je ne sais pas comment on est sorties vivantes de là. L’auberge est sympa, dans la nature, il y a une sorte de mini-zoo juste à côté. Les dortoirs n’ont pas de vitres, tout est ouvert avec des fly-screen, on entend les animaux dehors, c’est chouette. Un peu flippant parfois.

Magnetic Island
Visite du Bungalow Bay Koala Village ! Premier enclos, Barbie, 6 ans, saltwater crocodile, sommet de la chaîne alimentaire en Australie, glups. Mais elle n’est pas bien grande, elle continue de grandir jusqu’à ses 60 ans et peut vivre jusqu’à plus de 200 ans. Animaux très très… faut pas s’en approcher quoi. C’est pas qu’ils sont méchants, c’est juste qu’ils ne pensent qu’à la bouffe. Si on en croise un, ben il vaut mieux éviter d’en croiser un en fait, si j’ai tout compris. Mais Barbie a la gueule fermée par un gros élastique alors on peut la porter. C’est impressionnant, j’ai étrangement pas eu peur, j’ai bien aimé cette sensation, la peau est bizarre, assez douce sur le ventre. Bien sûr qu’il y a des photos et non elles ne sont pas sur Picasa, niark, niark.
Shadow, le red-tailed black cockatoo a une patte cassée, on ne peut donc pas le tenir, tant pis. Le white cockatoo reste bien sagement dans son enclos, Harry le wombat dort dans son tronc d’arbre avec poignée et nous arrivons aux lézards. Ça c’est trop chouette aussi à porter, je vois enfin un blue-tongue lizard. Et vous savez quoi ? Il a la langue bleue... dingue !

Harry le wombat
gentil freshwater crocodile
Puis, vint le drame, les koalas. C’était un peu la raison principale de notre venue dans ce « zoo », on pouvait tenir un koala dans ses bras. La ranger nous présente donc Noa le koala, nous explique comment il faut le porter et qu’il faut éviter de remuer. Rien de plus simple. Les gens défilent, portent le koala, se font tirer le portrait et sont trop heureux de vivre. Je la sens trop mal cette histoire, j’ai comme un mauvais pressentiment (à ce moment, je ne pensais même plus au « koala tueur » qui est pourtant gravé dans ma mémoire), je vois que Noa s’agite un peu sur les derniers clients et vient mon tour. Je m’approche, la ranger utilise la technique du koala chauve-souris pour me le coller dans les bras, je ne bouge pas d’un cil, mais lui n’a pas l’air très patient, la photographe officie, n’a pas l’air contente d’elle (le koala doit tirer une sale tronche) et là c’est le drame : ce con de Noa me mord le poignet 2-3 fois, je ne bouge toujours pas (j’ai dû bien mémoriser les conseils du « koala tueur »). La ranger reprend Noa et va le ranger dans son enclos. Elle revient avec Matilda ! (s’il vous plaît, laissez-moi partir !). Tout se passe très bien, Matilda termine sa sieste, elle est donc beaucoup plus docile. Je suis enfin libérée de cette satanée cuddlerie !

Matilda le koala
Arrive le python, ça va beaucoup mieux. La gentille ranger le porte autour du cou et nous assure qu’il n’est absolument pas dangereux. Bizarrement, une fois autour de mon cou, le voir s’approcher de mon visage ou le sentir se resserrer sur ma nuque, je me sens nettement moins rassurée. Et puis l’épisode koala m’a un peu refroidi je pense. Mais c’était quand même une sacrée expérience !


On passe l'aprèm en balade. Magnetic Island c'est vert, montagneux, volcanique, avec des cailloux bizarres et des plages. Le compas de Mr Capitain Cook se serait affolé à l'approche de cette île, voilà pourquoi elle se nomme Magnetic Island. Depuis, y'a eu plein de tests et en fait elle est pas magnétique du tout. Ils devaient être bourrés sur le bateau ce jour-là.

le python
On arrive à Geoffrey Bay avant le coucher du soleil, le temps idéal pour nourrir les rock wallabies. D'ailleurs, au bout de la route, un petit wallaby nous attend. Plus on s'approche, plus il en sort de partout. Dès qu'on sort les graines, c'est la chienlit. Ils sont tout petits mais un peu barges les bestiaux. Ils ont l'air agressifs et complètement accroc à cette bouffe, ils se crachent dessus, limite à se foutre des pains. C'est assez effrayant. Mais chouette quand même.

Suivez les flèches
On dîne à l'auberge en compagnie de quelques ring-tailed possums. Ils montent sur nos genoux, sur la table, ils tentent de manger mon gâteau... oh les gars ça va là ! Pas mon biscuit au chocolat ! Bref, ce fut la journée des animaux, je comprends mieux ce cher Kenneth Cook maintenant... 

blue-tongue lizard
Magnetic Island
Lorsqu'on revient à Townsville le lendemain, la rock pool est pleine. Ça par exemple ! Et les samedis du mois de mai à Townsville c'est mariage : pas mal de mariés en costumes sur le Strand. Par contre, l'auberge de jeunesse (toujours la même) est légèrement bruyante le samedi soir. Quel doux euphémisme ! Elle est accolée à un très grand pub avec espace plein air alors ça déménage à donf, ce fut affreux. Les annonces de boulot à Townsville sont presque réservées aux filles, entre les serveuses topless et les strip-teaseuses... ville étrange Townsville.


lundi 21 mai 2012

Silent Night

Nous sommes arrivées à Airlie Beach au petit matin avec un temps grisâtre, les montagnes vertes autour, c'était joli. Puis on est descendu du bus et on a marché. Verdict : Airlie Beach, c'est un peu naz je trouve. On y vient juste pour foutre le camp. C'est d'ici que partent tous les voiliers et autres party boats pour les Whitsunday Islands.
Airlie Beach c'est une ville avec une Marina, une grande rue remplie de backpackers, d'agences de voyages et de pubs, et une esplanade avec quelques restaurants. Et puis c'est tout. Il y a des plages aussi mais il est interdit de s'y baigner sans combinaison pour cause de méduses tueuses (bienvenue dans le Nord), il y a donc une sorte de piscine-lagon, comme à Brisbane mais en moins bien.

le lagon d'Airlie Beach
Le lendemain matin, il faisait super beau, heureusement, nous sommes allées jusqu'à la Marina avec notre sac autorisé et Ben le cuistot/dockerman nous a conduit (nous et 7 autres passagers) jusqu'au Silent Night. Samuel le Skipper nous a souhaité la bienvenue, nous sommes montés à bord sans chaussures, Samuel nous a fait un topo sur les choses à faire et ne pas faire sur le voilier, Ben nous a fait une démonstration de chasse d'eau, et on a largué les amarres. 

Silent Night
Nous sommes chanceux, le vent est de la partie, Samuel va pouvoir couper le moteur. Il nous indique de quel côté nous asseoir, nous voilà les pieds au-dessus de l'eau, Ben hisse les voiles et en avant ! Le bateau penche grave et trace sévère, on se prend des vagues de plein fouet, nous sommes tous trempés, gelés, on se tient de toutes nos forces aux filins, c'est génial ! Après deux heures de route, nous jetons l'ancre près de Hook Island. Et Samuel me surnomme "Cuddles"...
Toujours frigorifiés, nous faisons tous connaissance autour de plats de nachos au coucher du soleil, c'est merveilleux. Fabienne et François de Lausanne, Bastien et Lucie d'Avignon, Marlene et Klaus d'Allemagne, et Caroline l'anglaise. Ben vous savez quoi ? Ils sont tous sympas. Une fois la nuit tombée, on admire les étoiles et la voie lactée, mais on m'indique dans l'oreillette que dans la Massif Central c'est encore mieux. Ah bon ? À vérifier cette histoire...


Certains ont des cabines, nous dormons sur des banquettes dans le salon/cuisine, Samuel dort dehors sur le pont. Le voilier tangue plus que sur un cargo, ça berce d'autant mieux.

ma couchette en haut
Le lendemain, le voilier se met en route vers 5h30, on assiste au lever de soleil sur la mer de Corail, ça claque. 
ça tangue au petit matin !
On s'arrête devant la Whitsunday Island, on grimpe à bord du zodiac et Ben nous dépose sur le rivage. Petite marche dans le bush et incroyable, une plage paradisiaque vide (certes, il est 7h30). Sable fin blanc, mer bleue, verte, turquoise et pas un chat, c'est assez rare de voir ça. Samuel avait raison, marcher sur cette plage, c'est un peu comme marcher sur de la farine. On a la plage pour nous tout seul, trop grave cloolsse ! On pourrait se baigner, nous avons nos stinger suits, mais bon pas trop envie, il fait un peu frais quand même. Petit à petit la plage se remplit de touristes descendus des bateaux, tant pis, adieu tranquillité... On en aura quand même bien profité.

tiens, une plage vide !
On rejoint notre point de ralliement à l'heure dite et Samuel nous conduit jusqu'aux points de vue. Coup de bol, il n'y a pas grand monde. La mer descend, on voit le sable apparaître, les couleurs de l'eau sont merveilleuses, le soleil donne, la vue est épatonnament extraordinaire, c'est juste impressionnant, breathtaking, on en est speechless, c'est encore plus mieux que sur les cartes postales, c'est trop fou fou. Ce fut très rapide mais à jamais imprimé sur mes rétines (ouille, ça fait mal)


On retourne sur le voilier, quelle matinée ! Samuel nous explique qu'il est interdit de ramasser quoique ce soit sur cette plage et encore moins du sable (take nothing but pictures, leave nothing but footprints). Ce sable est d'une pureté incroyable, 98% de silice et une seule fois le gouvernement australien a autorisé qu'on en prenne : pour les lentilles du téléscope Hubble. Ça c'est sympa.


Déjeuner sur le voilier en compagnie de tortues de mer pas mal balèzes. C'est du sport de les repérer, mais c'est encore pire d'essayer de les prendre en photos. Elles remontent en surface pour respirer quelques instants avant de replonger. Le temps de la voir, de prendre l'appareil, elle s'est déjà fait la malle. En plus, ça rend pas bien du tout sur les rares photos que certains ont pu prendre.


Aprèm snorkelling (c'est un de mes mots préférés. Snorkelling, ça sonne bien, non ?). Nous jetons l'ancre devant Dumbell Island, on enfile nos magnifiques stinger suits en lycra (pour éviter de se faire tuer par une méduse), on choisit masque et tuba (hourra, j'ai eu le masque vert!!!!) et on se fout à la flotte. Quelle plénitude sous l'eau, les poissons sont magnifiquement colorés, les coraux idem, mais j'ai peur des requins quand même (et pas des méduses, c'est étrange). On snorkel pendant près d'1h30, je comprends mieux l'état de frippitude de mes mains. Et il commence à faire frisquet aussi. Rinçage sur le pont du bateau et séchage pendant le trajet jusqu'à Hook Island. On va sur la jetée nourrir les poissons. On voit un Giant Trevally, y' a de quoi faire un bon méchoui avec un poiscaille pareil !


On s'arrête près de Hook Island pour la nuit, c'est plus calme que la veille. Bon dîner, bonne ambiance, on finit la soirée avec un Tim-Tam slam général et à 22h tout le monde au lit ! Quelle journée les enfants !

Le lendemain, c'est déjà la fin, quelle tristesse. Il y a trop de vent pour resnorkeller, nous allons donc faire une petite bushwalk. En chemin, Samuel nous invite à lécher des fourmis. C'est assez amer. Et c'est déjà l'heure du retour, sailing à donf. Comme à l'aller, les pieds au-dessus de l'eau et en avant toute ! On se fait tremper, on est frigorifié, on se réchauffe peu à peu, les vêtements sèchent assez rapidement, et on se prend un autre vague... si c'est pas malheureux.

miam les bonnes fourmis !
À Airlie Beach il fait très beau et on peut enfin prendre une douche, mais c'est quand même triste que ce soit fini.

Agnes Water/Town of 1770

Après Cooranga, j'avais grand besoin de vacances, un retour à la civilisation et surtout de lieux propres.
Le lendemain de notre dernier jour de boulot, Grant nous a conduit à Mundubbera à 5h30 et nous avons pris le bus de 6h22, il faisait chaud dans le bus, quelle nouveauté ! On a passé quelques heures en transit à Bundaberg à moitié dans le coaltar, puis un autre bus et en fin d'après-midi nous étions à notre auberge de jeunesse à Agnes Water. Emma, la gentille dame de la réception nous a accueillies d'un joyeux "internet gratuit, petit-déjeuner gratuit, ce soir barbecue gratuit si vous achetez une boisson et cette nuit y'a personne d'autre dans votre dortoir, c'est chouette, non ?" Putain, c'était le paradis ouais ! Dans le vaste dortoir vide et propre, il y avait aussi une douche et des toilettes propres, incredible vous dis-je, j'en aurais presque pleuré. Que c'est formidable de dormir sans avoir froid... Certes, à 6h j'étais réveillée, mais c'est pas grave, j'ai pu somnoler dans le hamac devant le dortoir, sous les cocotiers, au chant des perroquets... 

Have a break
Agnes Water, c'est chouette, y'a pas grand monde, à peine plus de 1 500 habitants. Et juste à côté Town of 1770 (parce que la flotte du Capitaine Cook a débarqué ici en 1770), c'est encore plus peinard, 56 habitants, si vous voulez y acheter une maison minuscule, soyez prêts à débourser plus de 1 500 000 $.
On s'est payé une aprèm kayak, on était les seules avec le guide, c'était sympa. Manque de bol, on n'a pas vu de requins, dauphins, tortues, ou autres baleines. Mais on est allé nourrir un chat sur un bateau et on a fait du surf en kayak, c'est pas donné à tout le monde. J'étais chargée de diriger l'embarcation sur la vague et à cause de mes problèmes de distinction droite/gauche et de mon temps de réflexion, je nous ai foutues à la flotte, c'était bien drôle. Petit en cas sur la plage en compagnie des mouettes, un verre de goon, et ça repart, balade retour au soleil couchant, la sse-cla. Ça fait mal aux bras en fait de ramer.

Town of 1770
Le lendemain, on a causé pas mal avec Emma la gentille tarée et elle nous a conseillées et booké notre voilier pour les Whitsundays ; voilà une bonne chose de faite.

échidné blond rencontré à 1770

ça c'est de la bécane !
L'après-midi, on a loué des supers vélos aux pneus énormes et on a pédalé jusqu'à Town of 1770, c'était bien joli. En plus il faisait beau, comme d'hab, ça pourrait devenir lassant à force... On a attendu que le soleil se couche peinard sur la plage en bouquinant, et nous nous sommes rentrées dans la nuit noire et obscure avec une lampe frontale et un bracelet jaune réflecteur, bonjour l'angoisse.


Cette courte parenthèse Agnes Water était parfaite pour se remettre de Mundubbera.


jeudi 17 mai 2012

Faux tos

Salut les gens !

Comme vous le savez déjà, je prends des photos qui sont parfois (voire même souvent) assez exceptionnelles. Mais j'ai une confession à vous faire. Mathilde emprunte souvent mon appareil-photo parce que le sien est plus imposant et elle a souvent la flemme de l'emporter en balade. La plupart des photos sur mes albums Picasa ne sont donc pas de moi, honte à moi. En plus, j'ai du bol, ses photos sont pas mal non plus dans le genre extraordinaire.

jeudi 10 mai 2012

Au revoir à jamais Cooranga Farm !

Les derniers jours furent difficiles. Surtout les dernières nuits. Notre boîte s'est transformée en frigo plusieurs nuits d'affilées, c'était assez dur de dormir. Les journées étaient magnifiquement ensoleillées et plutôt chaudes (25°-30°), mais une fois la nuit tombée... Un froid de canard s'abattait dehors et aussi, manque de bol, d'isolation et de chauffage, dedans. Genre 8°C.
Moi qui ai toujours affirmé que dormir dans le froid ne me gênait pas, bien au contraire... j'ai oublié d'ajouter avec une couette en plume de canard digne de ce nom et pas un pauvre sac de couchage Quechua prévu pour 12° à 9°. Franchement, c'était hard. Et devoir se lever avec un froid pareil c'était encore pire.

papillon dans sac Joey aux citrons
Pour rajouter à la fatigue de nuits pauvres en sommeil, on a travaillé des journées de dingues entre 10h et 12h. On partait par notre beau chemin de la route dans le froid du matin, encore frigorifiée de la nuit, on bossait dans nos boîtes à mandarines, puis on repartait à la nuit tombante, de nouveau avec le froid pour retrouver notre boîte frigo. Trop pas cloolsse.

insecte strange sur mon matelas
Mais il y avait la lumière au bout du tunnel, notre objectif, le mercredi 9 mai le jour de notre départ de Cooranga. On rêvait de ce moment depuis longtemps, le bus de 6h32 à Mundubbera, finir notre nuit au chaud, le bonheur en quelque sorte.

On a eu quelques moments sympas également ces derniers jours gelés.
Un nouveau président, nouvelle apprise à 6h du mat' par Jérôme qui a eu la gentillesse de se réveiller plus tôt pour nous en informer avant que nous partions au travail.

french toasts préparés par Jérôme
Le petit déj dehors à se réchauffer au soleil avec pour table de jardin le haut du meuble qui avait passé une semaine devant la poubelle (ce meuble orange aura eu une histoire extraordinaire au final).

recyclage du meuble
Notre dernière aprèm au packing tellement hallucinante de n'importe quoi, on en aurait pleuré de rire ; surtout lorsque Paul the farmer nous a complimentées sur notre bon travail et nous a invitées à revenir bosser pour lui.

mauvaises mandarines
Les derniers matins sur le chemin bucolique, il suffit d'appeler "kangourou" et le voilà qui apparaît. Cloolsse, non ?
Le dernier retour sur le chemin de la route au soleil couchant avec Jérôme, Kim l'allemande et Inae la coréenne (prononcez Iné ou appelez-la Aki), couleurs épatantes, fin du travail, début des vacances, le voyage continue !

dernier chemin de la route
Les adieux furent déchirants. Adieu crapauds, grenouilles, coackroaches, oiseaux bruyants et flippants pendant la nuit, australiens au jet-ski et à l'alcool mauvais, cuisine pourrie, Grant au rire dément, puzzle de 1 500 pièces presque fini sous mon lit, produits Black and Gold, notre boîte, coucher et lever de soleil maginifiques, Erika la suédoise qui fait de bien bons gâteaux, Lowell l'américain qui devenait de plus en plus loquace, Inae la coréenne calme et sans âge, Sylvain le gentil petit breton qui a eu la chance de partir avant nous et enfin Jérome notre sauveteur de l'humanité.

le magnifique puzzle non fini 
Mais putain quel bonheur de se barrer de ce trou à rats quand même !!!

Where is Brian ?

In the kitchen, of course !

la cuisine
La cuisine est tellement unique, je pense vraiment qu'elle mérite un post à elle toute seule.
Dans la cuisine, il y a de la moquette. De la moquette ?! C'est complètement con, qui a eu l'idée de poser de la moquette dans une cuisine ? C'est donc crade constamment.

citrouille sur fauteuil moche
Les australiens viennent y cuisiner uniquement pour utiliser la friteuse, bonjour l'odeur.

Table du petit-dèj le jour de day-off
Quelqu'un a débranché l'alarme incendie qui pendouille parce que toutes les 30 secondes ça faisait "bip". J'habite à côté, ça me stressait parfois.
Il y a deux cuisinières avec fours. Les fours ne fonctionnent pas, ça serait trop pratique sinon ; et les feux sont très lents si on en allume plusieurs en même temps.

la chaise cassée
La cuisine est meublée, c'est chouette. Mais le vaisselier est vide et crade ; et l'autre "meuble", fait maison, s'est écroulé pendant que Jérôme préparait de bons french toast au Nutella. D'après Sylvain le menuisier, c'était irréparable, on a donc voulu le mettre au feu et faire un peu de place. Mais Grant nous a stoppé dans notre élan "Il faut que je demande à Paul d'abord" Je crois que c'était la meilleure blague de l'année.

le meuble est tombé, on l'a "réparé"
Pour s'asseoir, il y a des vieux fauteuils énormes qui auraient du mal à tenir autour de la table et deux chaises dont une en très mauvais état, il faut s'asseoir sur le bord. Jérôme, une fois de plus, l'a achevé définitivement en passant à travers. Cette fois, on n'a même pas essayé de s'en débarasser, on attend l'avis de Paul. Il y a donc des vestiges de meubles délabrés qui encombrent la cuisine, on se croirait vraiment dans une déchetterie pour le coup. En plus, j'ai été obligée d'aller voler une autre chaise autour du feu de camp, un matin très tôt.

il se relèvera pas cette fois
Deux frigos sont à notre disposition. Le premier était propre mais avec des cockroaches et une odeur bizarre, puis le second est arrivé, hyper crade mais sans cockroaches, ni odeur. En l'absence de produits nettoyants digne de ce nom, Mathilde l'a nettoyé au citron. Maintenant on a un frigo propre qui sent bon, c'est cloolsse. Mais après quelques jours il ne marchait plus. On a donc réintégré le frigo qui pue.

au revoir le meuble
La porte de la cuisine est une porte coulissante qui ne coulisse plus. C'est un véritable parcours du combattant pour la fermer correctement et empêcher les moustiques d'entrer. Il faut être assez violent. Je ne comprends pas comment personne ne l'a encore cassée complètement... Peut-être sera-t-elle la prochaine victime dans la cuisine ?

à la poubelle le meuble

Les autres "autres"

Au camp, il y a aussi des moins jeunes qui vivent un peu en retrait dans leurs caravanes.

le camp
Comme Grant par exemple. Grant a 42 ans, il vit en Australie depuis qu'il a 6 ans mais se sent insulté lorqu'on le prend pour un australien ; il est écossais. Il a une alliance tatouée sur son annulaire gauche et a un coeur tatoué à l'emplacement de son coeur justement, avec en légende "Try to break this one bitch". Je pense que son mariage s'est mal fini. Il a fait plein de boulots divers et variés dans sa vie : restos, fermes, il a même failli travailler sur une plateforme pétrolière mais il s'est pas réveillé à temps pour prendre son avion. Il a aussi convoyé de la drogue en voiture.
Maintenant, il travaille à la ferme, au shed, et il est le superviseur de notre "lieu de vie". Il nous a donc réparé nos fenêtres, prêté un aspirateur, il nous emmène en ville faire nos courses... Je crois aussi que c'est un peu grâce à lui si on a pu bosser au packing.

Grant sur son beau tracteur rouge
Une aprèm, je ne sais plus comment, on a débauché plus tôt. On en a donc profité pour goûter, et tester le faux nutella. Il nous restait deux toasts et on se disait que grillés, ce serait encore meilleur. Mais point de grille-pain, ni de four qui fonctionne, ni rien du tout. Soudain, la porte coulisse difficilement et entre un type qui nous dit "salut, j'avais emprunté ça y'a longtemps" et il pose un grille-pain sur la table. Nous venions de rencontrer Jésus. Bon, en vrai il s'appelle Nathan. Il bosse également à la ferme, il passe le spray.

L'aîné de la bande, Henry, 80 ans, continue de cueillir les mandarines vaille que vaille. Bien sûr, il est vachement plus doué que nous. Je pense qu'il est un peu dur de la feuille, nous avons eu quelques dialogues de sourds ensemble, maintenant j'essaye de l'éviter.

Rob Choupinou et Henry

Le jet-ski

Matt l'australien a un jet-ski. Son père lui a apporté un jour, alors qu'il aurait dû venir la veille.
Bref, Matt a récupéré son jet-ski, il était tout content. Il l'a nettoyé au jet d'eau et au gant, lui a mis une petite serviette dessus et puis il l'a rangé devant sa porte pour la nuit. Le lendemain, il a recommencé son manège. Les jours suivants également. Matt adore montrer son jet-ski a ses copains, c'est pour ça faut qu'il brille. Il fait la même chose avec sa belle voiture blanche.

le jet-ski
On pensait qu'il allait jouer avec sur le lac pendant le day-off, mais en fait non, il a ouvert le capot, histoire d'observer ce qu'il se passe dedans. Ensuite il l'a nettoyé, une fois de plus.
En fait, Matt n'a pas d'attache pour accrocher la remorque à sa voiture. C'est ballot.
Manque de bol, Matt fait aussi parfois des essais moteur pour notre plus grand bonheur. Merci le bruit et l'odeur.

Matt a aussi un hélicoptère télécommandé et un lance-pierre que son papa lui a ramené en même temps que le jet-ski bien sûr.

Le packing shed

Pour la première fois, à la Boyne View Citrus Farm on pack. L'installation neuve coûte 1 million. Ils l'ont acheté 700 000 en seconde main. Parfois, c'est quand même mieux d'investir dans du neuf...

Packing shed
Le principe est simple. Les bins sont placées dans une grande machine par Grant et son chariot élévateur. La machine soulève la bin et la renverse délicatement sur un premier tapis. Là, Libby (la femme de Rob qui fait de très bons Lamingtons) fait un premier tri et essaye de virer toutes les mandarines pourries. Ensuite les mandarines sont trempées dans un bon bain de produits chimiques, puis séchées, passées à la cire (pour que ça brille) et elles arrivent sur les 3 tables de sorting. On est 4-5 à trier tout ce joyeux bordel. Les mandarines déboulent sur un grand tapis roulant en roulant sur elle-mêmes, éclairé au néon (bonjour le mal de crâne en fin de journée). Si elles sont ouvertes ou dégueu direction la poubelle, si elles sont trop marquées ou trop molles, direct dans le tube pour aller dans la bin à jus, si elles ne sont pas assez belles pour être des Premium, on les met sur des tapis roulants de côté. Les Premium restent sur le tapis principal. Ce sont des Premium.

sorting table
Les Premium et les secondes catégorie poursuivent leur chemin ensemble séparément (légère cloison de plastique), elles passent dans une roue qui les prends une par une pour les poser sur des coupelles séparées, elles se prennent un sticker sur la tronche grâce à la machine à stickers, puis l'ordinateur intelligent détermine leur taille et les fait tomber dans le dernier tapis roulant qui les fait glisser gentiment dans le bon carton mis en place au préalable par nos soins.

machine à stickers
Une fois plein, on fait le changement de carton, sans oublier de coller l'autocollant précisant la catégorie, l'espèce (Freemont, Imperial, citron...), la taille.

remplissage de boîtes
Le carton continue son voyage tout seul vers la balance où Letitia, la belle-soeur de Paul, vérifie le poids, rajoute ou enlève des fruits et fait glisser le carton vers la machine qui ferme et scotche. Là, Ben prend le carton et le pose sur la bonne palette.
Et voilà une affaire rondement menée.

Cartons pleins !
Sauf que :
  • la machine à soulever les bins bugue un peu parfois
  • les mandarines se retrouvent coincées dans la machine à cirer et reçoivent trop de cire
  • le tapis juste avant de tomber au sorting se bloque et il faut actionner le moteur avec une clef à molette (j'ai fait ça pendant presque 2h une fois, j'ai adoré)
  • on sait pas trop comment faire le sorting, Paul nous explique, Ken nous dit autre chose et Letitia nous montre différemment
  • le tapis après le sorting ne roule plus, il y a donc embouteillages de mandarines menant à un dégueulis de toutes parts
  • lorsque la machine est relancée, il y a trop de mandarines qui arrivent en même temps, la roue coupe des mandarines et en place plusieurs sur une même coupelle (je suis restée quelques temps à vérifier qu'il y ait bien un fruit par coupelle, à enlever les fruits machées et à siffler Paul quand la machine débordait de nouveau, c'était fun)
  • la machine à stickers fait n'importe quoi : parfois un sticker sur un fruit, souvent pas de sticker du tout et quelques fois 3 stickers sur une mandarine
  • l'ordinateur merde et a beaucoup de mal à répartir par taille, on doit donc tout retrier lorsque les mandarines tombent dans les cartons
  • du côté des secondes catégorie, le tapis roulant ne peut pas prendre des virages, alors il faut aider les cartons à tourner
  • de temps à autre il y a trop de cartons qui arrivent en même temps, embouteillage à la pesée, il faut poser des cartons par terre avant qu'ils ne se décanillent d'eux-mêmes et s'explosent sur le sol (c'est Laeticia qui gère la balance en général. À un moment, elle nous a demandé de la remplacer alors que ça faisait quelques temps qu'elle n'était plus là, bonjour le bordel)
  • les fameux cartons à citrons qu'il faut plier soi-même, pas d'étiquette à coller, il faut noter au sylo sur la carton la catégorie et la taille. Très pratique tout cela en plein rush...
cartons à citrons
Tout ça sans compter les manques de cartons et la machine à fabriquer des cartons qui s'emballe, le fait qu'il faudrait une ou deux personnes de plus pour que ce soit bien mais ils virent des gens parce qu'on est trop d'après eux.
Deux grandes idées de Paul : le smocko sans arrêter les machines. On part à deux en pause et pendant 1/4h, ils doivent gérer. Sauf qu'en cumulant tout, de 8h30 à 11h il manque 2 personnes.
Et le jour où on a travaillé presque 12h pour revenir bosser 2h30 le lendemain matin. Au lieu de faire 2 journées de 7h... quelle grande trouvaille !

pause
 Mais le retour au clair de lune était génial, ça compense (j'ai même vu une étoile filante)