Quand je me réveille le
lundi 5 novembre, nous sommes déjà à quai à Dunkerque. Me voilà
arrivée à bon port.
Je croise le Capitaine
dans les couloirs qui m'annonce fièrement que je suis arrivée à
destination et que je peux m'en aller là maintenant si je veux, pas
de contrôle, rien. Je regarde par le hublot, il fait nuit, il
flotte, il est à peine 7h30 ; je vais peut-être attendre un peu. Le
2nd Engineer me dit qu'un taxi viendra les chercher lui et
l'électricien à 10h pour aller à la gare, je peux me joindre à
eux. Impeccable, y'a plus qu'à attendre ! C'est un peu long
quand même (2h après 40 jours, c'est sûr...), mais je bouquine, je
vérifie 4 fois que j'ai rien oublié, je dis au revoir à
certains... Et enfin, l'appel du Capitaine « c'est bon, le taxi
est en bas » Joey me descend mes bagages, je ne tombe pas de la
passerelle (par contre, je ne sais pas comment, mon jean est plein de
cambouis) et me voilà sur le sol français. Je discute avec le
chauffeur de taxi en attendant mes camarades de fortune qui arrivent
complètement survoltés, des vacances après 3 mois de mer c'est
chouette, en plus ils vont passer Noël en famille, c'est encore
mieux. Dunkerque, il pleut, il fait gris, mais il ne fait pas trop
froid, c'est déjà ça. À la gare, j'aide les roumains à récupérer
leurs billets de train, le temps de me rendre compte que la SNCF c'est toujours aussi naz. Une chose me frappe : c'est très
étrange d'entendre parler français partout. Pendant que je cours
vers une boulangerie, les roumains gardant mes bagages, une deuxième
chose me frappe : quand on regarde à droite avant de traverser,
on voit rarement les voitures qui arrivent de la gauche, j'ai eu de
la chance cette fois.
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ceci n'est pas Dunkerque |
- Bonjour madame,
un pain au chocolat s'il vous plaît ! (j'évite de parler
sudiste quand je suis dans le nord)
- Bonjour, navrée
mais il n'y en a plus, mais nos croissants sont très bons aussi
- Soit, un
croissant donc. C'est mon premier vrai croissant en 15 mois, quel
bonheur !
Commence là une
conversation fort passionnante sur mon voyage en Australie que la
boulangère conclu par :
- Tenez ce pain
au chocolat il a pas une bonne tête, je ne pourrai pas le vendre
alors je vous l'offre
- Oh ben merci, c'est
très gentil
- De rien. Donc là,
vous rentrez chez vous, vous êtes arrivée ?
- Non, j'attends ma
mère elle doit venir me chercher à la gare
- Vous habitez où ?
- Toulouse. Mais ma
mère vient d'Anjou là
- Mais qu'est-ce que
vous venez faire à Dunkerque alors ?
- Euh... ben en fait
j'ai peur de l'avion, bla, bla, bla...
- C'est formidable !
- Excusez-moi, il faut
que j'y aille, mes amis qui surveillent mes bagages doivent prendre
le train dans 5min
- Ben si vous avez un
problème, venez ici, on mettra vos bagages derrière et on prendra
un café en attendant votre maman
J'avais oublié que les
français aussi étaient gentils et accueillants. J'ai englouti ma
chocolatine (faut pas déconner non plus!) en moins de deux, c'était
trop bon. Ma mère est finalement arrivée à la gare de Dunkerque,
c'était chouette.
- Oh ben t'as pas
changé ! Mais par contre, t'aurais pas grandi ?
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bords de Loire sans cygne |
On a
fait la route sous la pluie, c'était terrible, quel accueil ! Nous sommes arrivés
de nuit, le ciel était étoilé, c'était magnifique mais il faisait
frais quand même.
Les jours suivants j'ai pu
redécouvrir les couleurs automnales de la campagne angevine et ses
vignes toujours aussi magnifiques.
Comme Ulysse j'ai fait un beau
voyage et je suis ben contente d'être de retour à la maison.