Me v'là donc partie une fois de plus
en circuit organisé. 3 jours en 4x4 avec un petit groupe de 9 à 14
personnes notifiait le flyer. 6h du matin, le 4x4 avec remorque
stoppe devant l'auberge. Dan, le chauffeur/guide/cuisinier/DJ, vêtu
de son bel uniforme poussiéreux chapeau, chemisette et bermuda me
souhaite la bienvenue et me fait monter à l'arrière. Je suis la
dernière, nous sommes donc 6 (+Dan). 2 banquettes face à face. En
face de moi, Mélissa une allemande de 20 ans (et un peu jetée
aussi), Nora et Max 19 et 21 ans, allemands également. À côté de
moi Benny et Fiona, irlandais, remontent la moyenne d'âge, 26 et 27
ans, chouette !
La route est longue jusqu'à Kakadu,
Dan fait le guide. Kakadu est un parc national de 20 000 km², ce qui
est quand même pas mal. Il est classé au Patrimoine Mondial au
niveau naturel et aussi culturel. Le parc est traversé par la South
Alligator River, seul rivière au monde à ne pas être en contact
avec une ville ou autre. Donc les riviérologistes du monde entier
viennent y étudier la pureté de son eau. Bien sûr, faune et flore
de oufs dont nos chers amis crocodiles. Rappelons que le grand
méchant salty, malgré son nom, se trouve surtout en eau douce. Les
freshies également, mais eux sont censés être plus gentils. Et à
Kakadu, il y aussi... de l'uranium ! D'après Dan, il y a 3 mines
d'uranium mais elles ne sont pas exploitées en même temps, juste
une à la fois et ça tourne tous les 30 ans. D'après Jeff, aucune
des mines n'est en activité. D'après le LP, j'y comprends rien.
Bref, y'a de l'uranium à Kakadu.
Nous allons donc à Kakadu en hiver,
saison sèche, il fait très beau, il fait chaud, toutes les routes
sont ouvertes et les crocos sont soi-disant autre part. On peut aller
à Kakadu en été pendant le Wet, mais il pleut, y'a de la flotte
partout donc des crocodiles partout et pas mal de routes sont
impraticables.
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Salty |
Premier stop au Corroboree Billabong
pour une petite virée sur un bateau bizarre avec des vieux et des
gosses. Nous allons admirer de très près, pour mon plus grand
plaisir, les salties. Lorsqu'on s'approche d'un bestiau, le guide
prévient les parents "tenez bien vos enfants, ne les laissez
pas s'approcher du bord", ça aurait été fun pourtant. Les
crocos ne bougent pas d'une écaille mais s'ils ont la moindre
opportunité ils sont vifs comme l'éclair et la saisissent. Ils
attrapent, un pied, un bras, des cheveux, ils nagent profondément
pour noyer leur proie et ensuite ils ont de quoi manger pendant
plusieurs semaines. Efficace. Il est impossible de sortir vivant
d'une attaque de crocodile dans l'eau. Mais si un croco vous prend en
chasse sur terre, il suffit de courir très vite en ligne droite
pendant 1 à 2 minutes et vous êtes sauf. La pauvre bête a des
montées d'acide lactique qui peuvent lui être fatales, il s'arrête
donc sinon il y passe.
Nous voyons donc quelques beaux
spécimens de salties aux grandes dents et surtout plein d'oiseaux
cloolsses. Dont le jabiru aux grandes jambes, des aigles, des
cormorans qui se sèchent au soleil...
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oiseau aux grandes papattes |
On reprend la route et nous voilà
enfin à Kakadu. Nous allons à Ubirr admirer les peintures
rupestres. Elles sont faites à base d'ocre et il y a différentes
techniques selon les époques : Les peintures "Rayons X"
(on voit l'intérieur des animaux, un peu comme sur une radio) datent
d'il y a 8 000 ans. Également les peintures dites de contact
représentant des hommes blancs et des fusils qui remontent donc au
premier contact avec des hommes blancs. Les plus mieux, c'est les
peintures des esprits Mimi qui datent de 15 000 ans. Ce sont des
peintures peintes dans des endroits tellement difficile d'accès
qu'il est impossible qu'un humain les ait peintes. Genre sous un orocher
à plusieurs mètres de haut. Évidemment, les peintures les plus
anciennes sont recouvertes par les plus récentes. Sauf les Mimi.
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Mimi spirit painting |
Ensuite, marche tranquille tout en
haut, lookout époustouflant, vue panoramique sur Kakadu. C'est vert,
c'est beau, ça claque. Des tranches de rochers noirs empilés, des
trous d'eau, quelques brûlages d'arbres au loin... C'est apaisant,
en plus y'a personne. Je m'éloigne un peu du groupe avant de me
faire alpaguer par Mélissa qui fait chier tout le monde pour avoir
sa photo parfaite (elle donne des ordres hallucinants aux pauvres
irlandais qui tentent de gérer son appareil-photo.). On repart
direction notre camp pour la nuit. Mais d'abord, halte à Jabiru pour
faire le plein. Dan discute avec une vieille aborigène, puis elle
monte à l'avant du 4x4. Nous la raccompagnons chez elle, dans sa
"communauté" comme ils disent. Au bout d'une piste qui semblait ne mener nulle part, nous sommes accueillis par une troupe
de chiens. Il y a plusieurs maisons, mais elle habite juste à
l'entrée. Elle descend de voiture, remercie Dan et nous faisons
demi-tour. Ce fut assez inattendu.
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Ubirr |
On roule jusqu'au camping, des
kilomètres de piste rouge, forêts vertes, soleil couchant, épatant.
Dîner du feu de Dieu : barbie ! Steak, saucisses, un peu de croco et
de kangourou pour goûter. Quelle ventrée, c'était bon ! L'heure du
swag a enfin sonné. D'après Dan, il n'y a pas de moustiques, pas
besoin de dormir sous les tentes. En plus, il fait chaud, dormir
dehors c'est plus mieux. En fait, il y avait des mozzies et ils nous
ont bien pris la tête toute la nuit...
Peu importe, après le petit-dèj, Dan
décroche la remorque et nous partons pour 1/2heure de route spéciale
4x4, ça secoue ! L'accès aux Jim Jim Falls a été réouvert 4
jours plus tôt, quelle chance ! 1 km de marche, easy peasy. En fait,
non : des rochers partout à escalader comme on peut, c'est trop fun
! Pas mal de Paper Tree, avec l'écorce on peut faire du papier, un
chapeau, un abri waterproof... et enfin voilà Jim Jim Falls. 150m de
haut, plus grandes chutes d'eau de Kakadu.
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en allant vers Jim Jim Falls |
Belle plage de sable blanc bordant le premier bassin où nous nous arrêtons. On peut atteindre les chutes et la rock pool en traversant ce bassin ou en faisant le tour en marchant sur les rochers. Je tâte l'eau, c'est glacial. Moi vivante, jamais je me baignerai là-dedans ! Fiona et Benny, vaillants irlandais y vont et je ne sais comment parviennent à me convaincre (bon, je me suis fait traiter de poule mouillée...). L'eau est vraiment glaciale, une fois dedans, ça brûle tellement c'est froid. On traverse le bassin, il était temps, j'avais des crampes aux 2 pieds. Le temps d'atteindre la rock pool, je suis presque réchauffée, y'a pas moyen que je remette un orteil dans cette flotte ! Les chutes sont très belles et la rock pool vraiment très chouette mais je n'y vais pas. On refait le chemin inverse par les rochers et pieds nus ça fait mal.
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Jim Jim Falls |
Retour au camping par le chemin 4x4
toujours chaotique et c'est encore plus drôle lorsque des 4x4
arrivent en face. On déjeune et on part aux Moline Rockholes. Il n'y
a personne, la compagnie a un permis spécial pour venir ici. Un peu
refroidie par la baignade du matin, j'hésite. Pas Dan qui plonge
direct. En fait, l'eau est tiède, chouette. Petit bassin, petites
chutes d'eau mais c'est bien agréable. Même si je regarde partout
dans le crainte de voir un croco. Dan saute des falaises, il est tout
content. Nous on se fait furieusement masser par les cascades.
Ce soir, on campe sur une ancienne
piste d’atterrissage de la seconde guerre mondiale. Mais d'abord, on
part à la recherche d'éventuelles carcasses d'avion dans les bois
mais n'en trouvons point. Cette fois-ci, pas de moustiques, douce
nuit.
J'ouvre un œil, le ciel change de
couleur, c'est magique. Petit-dèj et en route pour Litchfield, bye
Kakadu. On va voir des termitières, j'avoue ça ne me passionne pas
des masses. Certes, elles sont grandes (5m de haut) et il y a un
champs remplit de termitières dites magnétiques parce qu'elles sont
alignées pile-poil nord-sud.
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Champs de termitières |
Ensuite, Wangi Falls. On a 3/4
d'heure, le temps que Dan prépare le déjeuner sur le parking. L'eau
est un peu fraîche mais ça va. Grand bassin, parfait pour nager,
pas mal de monde, belles chutes d'eau. Il y a un ponton en bois sur
le côté pour faire des photos avec une belle vue et un chemin qui
monte dans la forêt. Je décide d'y aller dare-dare. Je suis pieds
nus, grave erreur. On ne marche jamais pied nus dans la forêt (ou
nulle part d'ailleurs), risque de serpent. Qu'importe, je cours et ça
fait mal. Arrivée au point de vue, c'est naze, on voit que dalle. Je
descends encore plus vite, je suis en retard. Me revoilà en sécurité
sur le ponton en bois. 2 personnes devant moi s'arrêtent. 2 mètres
plus loin, 3 personnes, arrivant en face, stoppent également.
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Wangi Falls |
Oh les
gars, on se bouge, je suis à la bourre ! Je m'avance, il y a un
serpent sur le bord. Je recule et je patiente. Il semble un peu
énervé, il bouge sa tête sans arrêt. Les 2 personnes à côté de
moi décident de passer alors qu'il a la tête tournée. Me voilà
seule face au serpent et j'attends qu'il veuille bien tracer la route
dans un sens ou l'autre. Finalement, il décide de se jeter à l'eau,
littéralement. Je suis vraiment en retard, mais j'ai une excuse en
béton avec preuves à l'appui. Dan, entre deux bouchées de
sandwich, tente d'identifier le serpent pris en photo "ah ouais,
il a l'air grand, zoome sur la tête, elle a l'air noir, sans doute
un King Brown" Glups.
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le serpent qui me barrait la route |
L'aprèm, nous allons aux Buley
Rockholes, pas top, succession de pataugeoires sans grand intérêt,
innageable. Mais les australiens semblent apprécier, ils sont parés
pour y passer la journée : chaises, glacière, radio. Nous terminons
par les Florence Falls, pas mal de monde, mais on peut nager et on
peut passer sous la cascade (oui, comme dans Tintin).
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Florence Falls |
Il est ensuite grand temps de rentrer
sur Darwin.
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