Nous sommes arrivées à Airlie Beach
au petit matin avec un temps grisâtre, les montagnes vertes autour,
c'était joli. Puis on est descendu du bus et on a marché. Verdict :
Airlie Beach, c'est un peu naz je trouve. On y vient juste pour
foutre le camp. C'est d'ici que partent tous les voiliers et autres
party boats pour les Whitsunday Islands.
Airlie Beach c'est une ville avec une
Marina, une grande rue remplie de backpackers, d'agences de voyages
et de pubs, et une esplanade avec quelques restaurants. Et puis c'est
tout. Il y a des plages aussi mais il est interdit de s'y baigner
sans combinaison pour cause de méduses tueuses (bienvenue dans le
Nord), il y a donc une sorte de piscine-lagon, comme à Brisbane mais
en moins bien.
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le lagon d'Airlie Beach |
Le lendemain matin, il faisait super
beau, heureusement, nous sommes allées jusqu'à la Marina avec notre
sac autorisé et Ben le cuistot/dockerman nous a conduit (nous et 7
autres passagers) jusqu'au Silent Night. Samuel le Skipper nous a
souhaité la bienvenue, nous sommes montés à bord sans chaussures,
Samuel nous a fait un topo sur les choses à faire et ne pas faire
sur le voilier, Ben nous a fait une démonstration de chasse d'eau,
et on a largué les amarres.
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Silent Night |
Nous sommes chanceux, le vent est de la
partie, Samuel va pouvoir couper le moteur. Il nous indique de quel
côté nous asseoir, nous voilà les pieds au-dessus de l'eau, Ben
hisse les voiles et en avant ! Le bateau penche grave et trace
sévère, on se prend des vagues de plein fouet, nous sommes tous
trempés, gelés, on se tient de toutes nos forces aux filins, c'est
génial ! Après deux heures de route, nous jetons l'ancre près de
Hook Island. Et Samuel me surnomme "Cuddles"...
Toujours frigorifiés, nous faisons
tous connaissance autour de plats de nachos au coucher du soleil,
c'est merveilleux. Fabienne et François de Lausanne, Bastien et
Lucie d'Avignon, Marlene et Klaus d'Allemagne, et Caroline
l'anglaise. Ben vous savez quoi ? Ils sont tous sympas. Une fois la
nuit tombée, on admire les étoiles et la voie lactée, mais on
m'indique dans l'oreillette que dans la Massif Central c'est encore
mieux. Ah bon ? À vérifier cette histoire...
Certains ont des cabines, nous dormons
sur des banquettes dans le salon/cuisine, Samuel dort dehors sur le
pont. Le voilier tangue plus que sur un cargo, ça berce d'autant
mieux.
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ma couchette en haut |
Le lendemain, le voilier se met en
route vers 5h30, on assiste au lever de soleil sur la mer de Corail,
ça claque.
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ça tangue au petit matin ! |
On s'arrête devant la Whitsunday Island, on grimpe à
bord du zodiac et Ben nous dépose
sur le rivage. Petite marche dans le bush et incroyable, une plage
paradisiaque vide (certes, il est 7h30). Sable fin blanc, mer bleue,
verte, turquoise et pas un chat, c'est assez rare de voir ça. Samuel
avait raison, marcher sur cette plage, c'est un peu comme marcher sur
de la farine. On a la plage pour nous tout seul, trop grave cloolsse
! On pourrait se baigner, nous avons nos stinger suits, mais bon pas
trop envie, il fait un peu frais quand même. Petit à petit la plage
se remplit de touristes descendus des bateaux, tant pis, adieu
tranquillité... On en aura quand même bien profité.
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tiens, une plage vide ! |
On
rejoint notre point de ralliement à l'heure dite et Samuel nous
conduit jusqu'aux points de vue. Coup de bol, il n'y a pas grand
monde. La mer descend, on voit le sable apparaître, les couleurs de
l'eau sont merveilleuses, le soleil donne, la vue est épatonnament
extraordinaire, c'est juste impressionnant, breathtaking, on en est
speechless, c'est encore plus mieux que sur les cartes postales,
c'est trop fou fou. Ce fut très rapide mais à jamais imprimé sur
mes rétines (ouille, ça fait mal)
On
retourne sur le voilier, quelle matinée ! Samuel nous explique qu'il
est interdit de ramasser quoique ce soit sur cette plage et encore
moins du sable (take nothing but pictures, leave nothing but
footprints). Ce sable est d'une pureté incroyable, 98% de silice et une seule fois le
gouvernement australien a autorisé qu'on en prenne : pour
les lentilles du téléscope Hubble. Ça c'est sympa.
Déjeuner
sur le voilier en compagnie de tortues de mer pas mal balèzes.
C'est du sport de les repérer, mais c'est encore pire d'essayer de
les prendre en photos. Elles remontent en surface pour respirer
quelques instants avant de replonger. Le temps de la voir, de prendre
l'appareil, elle s'est déjà fait la malle. En plus, ça rend pas
bien du tout sur les rares photos que certains ont pu prendre.
Aprèm
snorkelling (c'est un de mes mots préférés. Snorkelling, ça
sonne bien, non ?). Nous jetons l'ancre devant Dumbell Island, on
enfile nos magnifiques stinger suits en lycra (pour éviter de se
faire tuer par une méduse), on choisit masque et tuba (hourra, j'ai
eu le masque vert!!!!) et on se fout à la flotte. Quelle plénitude
sous l'eau, les poissons sont magnifiquement colorés, les coraux
idem, mais j'ai peur des requins quand même (et pas des méduses,
c'est étrange). On snorkel pendant près d'1h30, je comprends mieux
l'état de frippitude de mes mains. Et il commence à faire frisquet
aussi. Rinçage sur le pont du bateau et séchage pendant le trajet
jusqu'à Hook Island. On va sur la jetée nourrir les poissons. On
voit un Giant Trevally, y' a de quoi faire un bon méchoui avec un
poiscaille pareil !
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On
s'arrête près de Hook Island pour la nuit, c'est plus calme que la veille. Bon
dîner, bonne ambiance, on finit la soirée avec un Tim-Tam slam
général et à 22h tout le monde au lit ! Quelle journée les
enfants !
Le
lendemain, c'est déjà la fin, quelle tristesse. Il y a trop de vent
pour resnorkeller, nous allons donc faire une petite bushwalk. En
chemin, Samuel nous invite à lécher des fourmis. C'est assez amer.
Et c'est déjà l'heure du retour, sailing à donf. Comme à l'aller, les pieds au-dessus de l'eau et en avant toute ! On se fait
tremper, on est frigorifié, on se réchauffe peu à peu, les
vêtements sèchent assez rapidement, et on se prend un autre
vague... si c'est pas malheureux.
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miam les bonnes fourmis ! |
À
Airlie Beach il fait très beau et on peut enfin prendre une douche,
mais c'est quand même triste que ce soit fini.