Trouver un bus qui m'emmène de Rainbow
Beach pour arriver à Bundaberg avant 16h ne fut pas chose aisée.
Études attentives des timetables, beaucoup de recherches Internet et
finalement aide des réceptionnistes de l'auberge de jeunesse.
Rétrospéctivement, c'était la partie la plus facile.
La cuisine commune, juste à côté de
"chez nous" (ou "la boîte"), est d'une atrocité
sans nom. Jérôme nous apprend que le frigo a été nettoyé
aujourd'hui, on l'ouvre, trois cockroaches font une course à
l'intérieur. Vaisselle sale dans l'évier, poubelle qui déborde,
moquette dégueu, presque pas de vaisselle propre, un meuble bancal
(qui s'écroulera quelques jours après) : la classe.
Jérôme nous montre le coin à eau
potable et la machine à laver, histoire de nous achever. Il y a une
réunion de gros crapauds au milieu (Grant nous expliquera que c'est
de la vermine et qu'on peut les tuer. D'ailleurs, il nous fera une
démonstration de kickage de crapaud), une machine à laver qui
n'essore pas et qui lave pas trop non plus en fait. L'autre machine
ne lave plus mais peut essorer, mais elle est encore plus sale et
donc resalit le linge. Impeccable le truc, quoi !
Puis, Jérôme nous présente aux
"autres", nos voisins : Daniel, 16 ans, australien, tongs
tatouées sur les pieds, "Made in Australia" tatoué dans
le dos, il a pas inventé l'eau tiède ; Matt, 27 ans australien, la
croix du Sud tatoué dans le cou, accent terrible, je ne comprends
rien quand il parle, il adore ouvrir sa voiture et mettre la musique
à fond, il a pas inventé la brosse à dent ; Jaimie, 17 ans
australienne, enceinte de Daniel, elle a pas inventé la poudre ;
Erika suédoise et son copain Lowell américain, sympas, elle parle
tout le temps, très enjouée, lui ne parle jamais, très renfermé.
Il y a aussi Doug, australien, crâne rasé, tatoué de partout, dont
une croix gammée sur une phalange, effrayant.
Le gentil bus rouge Greyhound était
super à l'heure et on est arrivé impeccable à la station-sevice
Matilda au kangourou géant pour que je choppe ma correspondance.
L'autre bus rouge Greyhound est déjà là, comme prévu. C'est ce
que je pensais. Le chauffeur me dit qu'en fait non, c'est pas
celui-là, mais il va bientôt arriver. On est censé quitter Matilda
à 11h et un bus rouge déboule à l'heure dite. Mais non, c'est pas
celui-ci non plus. L'autre chauffeur m'avance vachement "ah ben
c'est bizarre, il devrait être là quand même." 3 autres types
attendent le mystérieux bus GX401.
Avant midi, je me décide d'appeler
Greyhound parce qu'à ce rythme, je vais louper ma correspondance à
Bundaberg. On m'assure qu'ils savent pas ce qu'il se passe mais que
le bus arrive dans 20 minutes.
Trop fort les gars ! Mieux que la SNCF !
station-service Matilda |
12h30, toujours rien, je fais les cent
pas, c'est cramé pour le bus à Bundaberg, j'en informe Mathilde.
Tant pis, il y a un autre bus pour Mundubbera le jeudi. J'hésite
même à faire du stop mais j'abandonne lorsqu'une gentille dame
m'informe que Bundaberg est à 4h de route. Elle m'apprend également
que le bus est en panne quelque part mais qu'il devrait arriver dans
20 minutes.
13h15, le bus rouge est en vue,
alléluia ! Plus de 2h de retard, on est remboursé ? Non, non. Super
! Le bus est tombé en panne je ne sais où et ils ont envoyé un
autre bus, ça a pris un peu de temps. Les chauffeurs sont sympas et
surtout très précis "oui, peut-être qu'on arrivera à
Bundaberg avant 16h, on sait jamais mais faut pas trop y compter"
Mais encore ?
Pour m'éviter de réfléchir, ils nous
passent un film d'une nullité affligeante et ça marche. Vers 16h,
Mathilde vient aux nouvelles. Elle a discuté avec son chauffeur de
bus et il a trouvé une solution : je peux monter à Childers d'ici
30 minutes. Mon gentil chauffeur Greyhound confirme qu'on passe à
Childers dans 20 minutes. J'y crois pas !
Effectivement, me voilà dans le bus en
route pour Mundubbera avec Mathilde, c'est incroyable. On a droit a
un super coucher de soleil, trop génial. Tout est bien qui finit
bien !
À Mundubbera, Jérôme et Grant nous
récupèrent et nous voilà partis pour notre destination finale : le
camp près de la ferme Cooranga. 20 minutes de petite route à fond.
Grant, 42 ans, les seuls mots qu'il semble connaître sont "no
worries !".
Nous voilà au camp, quelques
baraquements, Grant nous ouvre notre logement, "les clefs sont
sur la porte" et se barre. Une pièce, moquette, deux "lits"
avec matelas pourraves, fenêtres avec des lattes manquantes, fly
screens troués ou inexistants, un mini-rangement à l'envers, c'est
au-delà de crade, quelques insectes... Je pense que taudis est le
mot adéquat. On pose tout le bordel et on suit Jérôme pour la
suite de la visite. On pleurera après.
la boîte |
And last but not least, toilettes et
douches. Une odeur nauséabonde sûrement dûe aux crapauds. Donc
crapauds et autres grenouilles un peu partout : sur les murs, dans
les chiottes... Une question me taraude alors "Mais qu'est-ce
qu'on fout là ?"
machine à essorer |
lave-linge |
La première nuit fut assez difficile
je dois avouer. Impression étrange de bêtes rampant partout,
démangeaisons fantômes et beaucoup de bruits inconnus dehors.
Doug se fera virer deux jours après,
et Sylvain le gentil breton menuisier débarquera à sa place.
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