Les bateaux ça bouge. Je
sais, c'est dingue. Celui-ci est assez imposant donc niveau
mouvement, c'est pas non plus trop gênant. En général, je ne sens
absolument rien, juste une espèce de tremblement. Ou je ne me rends
peut-être plus compte. Reprenons au début.
De Melbourne à la
Nouvelle-Zélande nous avons traversé la mer de Tasman qui n'est
pas réputée pour son calme comme nous le prouve tous les ans la
régate Sydney-Hobart : beaucoup au départ, bien peu à
l'arrivée. Et bien la mer de Tasman n'a pas failli à sa réputation.
Dès le premier jour, annonce du Capitaine à l'attention de tout
l'équipage et des passagers : « ce soir, vent de 40
nœuds, vagues de 6 à 7 mètres, ça va remuer, il faut tout
sécuriser dans les cabines et bon appétit ! », il était trop
drôle ce Capitaine.
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Mer de Tasman |
Je crois que c'était pas
si pire au final mais ça a pas mal tangué pendant 4 jours. En
journée, c'est pas trop gênant, je m'occupe, je m'en aperçois pas
tellement. Sauf quand il faut marcher. Pour aller d'un bout à
l'autre du couloir, plat en général, il faut monter puis se laisser
aller pour la descente, c'est assez fun en fait ! En regardant
par le hublot, au lieu de voir un peu de mer et beaucoup de ciel le
tout plutôt stable, je vois à la place l'océan et bim ! ça
remonte plein ciel et puis ça redescend dans la mer. C'est dans ces
moments-là qu'on sait si on a le mal de mer ou non. Je ne l'ai pas.
Pour une vue plus impressionnante du phénomène, il faut prendre de
la hauteur, monter au Bridge ou carrément au Compass Deck et voir le
cargo monter d'un côté, descendre de l'autre c'est épatant. On se
demande quand même comment ça reste équilibré tout ce bordel.
L'eau dans les ballasts, tout ça.
Le plus chiant c'est la
nuit, quand on essaye de dormir mais là on sent tous les mouvements.
Je roule à droite, à gauche, c'est terrible. L'autre passager
m'apprendra par la suite comment faire. 2 solutions possibles. Si
j'ai un grand lit, dormir dans le sens de la largeur, c'est moins
gênant dans ce sens-là ça monte et ça descend. Sinon, caler
gilets de sauvetages et combinaisons de survie sous le matelas de
chaque côté afin de se créer un espace anti-roulis.
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c'est pas tout à fait droit |
Je vous raconte même pas
comment c'est quasi impossible de jouer aux fléchettes lorsqu'un
bateau tangue : la cible bouge, c'est pas du jeu.
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Pacifique |
Ensuite l'océan Pacifique
qui est assez calme comme son nom l'indique. Et ben c'était plutôt
calme. Quelques rares moments de tangage, un peu de mouvement sans
plus. Toutefois, pas de mer d'huile d'une parfaite platitude comme
j'ai pu avoir entre Taïwan et l'Australie la dernière fois.
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mer des Caraïbes |
Le premier jour sur la mer
des Caraïbes est absolument idyllique. Il fait beau, il fait chaud
et la mer est d'un calme absolu, on croirait naviguer sur un lac. Mer
d'huile, sans vagues, on dirait un miroir, c'est magnifique, je peux
même voir les poissons-volants avant qu'ils ne sortent de l'eau. Le
coucher de soleil est incroyable. Le deuxième et dernier jour est un
peu moins calme avec sale temps mais ça peut aller.
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Coucher de soleil sur la mer des Caraïbes |
L’Océan Atlantique !
Depuis le départ, on m'annonce le pire. Que ce soit le Chief Mate,
le Frigoman, le 2nd Engineer, tous me rabâchent que la
traversée de l'Atlantique à cette période c'est tout sauf une
partie de plaisir. Sympa. Le Chief Mate ajoute même « au pire,
c'est juste 5 jours vraiment terribles ». Évidemment, on est
accueilli par des orages à la sortie des Caraïbes, comité de
bienvenue parfait. Tout le long des Etats-Unis, y'a pas de
problème, sauf dans les annonces météo pour la suite. D'abord, on
a évité l'ouragan Sandy, à 2 jours près, on était bon. Et ils
annonçaient également du mauvais temps pour l'arrivée en
Angleterre, la totale quoi.
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jour de beau temps sur l'Atlantique |
Donc on est monté jusqu'à
St Pierre et Miquelon pour commencer la traversée. Il faisait gris
de chez gris, l'eau n'était même plus bleue, et il y avait pas mal
de vagues. Même s'il était derrière nous, cet ouragan me foutait
les jetons sévère, surtout à force de lire les bulletins
d'informations assez alarmants. C'est vrai quoi, on sait jamais, il
pourrait nous rattraper, c'est rapide un ouragan.
On nous a prévenu de deux
jours de mauvais temps, on a commencé à tanguer d'avant en arrière,
ça change. Mais finalement ça allait. Par contre, je
n'avais plus le droit d'aller faire mes tours de deck, pas cool. Les
vents étaient assez violents.
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France, enfin ! |
Mais finalement, les
derniers jours avant la Manche furent les pires, rien à voir avec la
mer de Tasman. 3 nuits sans trop dormir. Parce que lorsque le cargo
tangue d'avant en arrière et de gauche à droite, peu importe que je
sois en long, en large ou en travers dans mon lit, ça bouge quand
même. Et c'est compliqué de dormir lorsque ça remue autant. J'ai
réussi à grappiller quelques heures de sommeil le matin quand
j'étais trop crevée pour ne pas réussir à m'endormir. Mais enfin,
c'est pas grave, je suis en vacances, ceux qui bossent ne dormaient
pas mieux que moi, mais eux devaient enchaîner sur une journée de
travail. Tout était sécurisé sur le cargo, plus rien sur les
tables qui puisse glisser, les fauteuils attachés, le problème
c'est pour les repas. Là encore ça pouvait aller (j'ai dû
rattraper mon assiette une fois ou deux), mais parfois ils doivent
tenir leurs assiettes et leurs verres en mangeant pour éviter que
tout se casse la gueule.
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La Manche |
La Manche enfin,
tranquille, quelques gentilles vagues, mais le cargo ne bougeait pas.
Il faisait même beau, comme pour me souhaiter la bienvenue !
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