La boucle est bouclée

mardi 12 juin 2012

The Rock Tour

5h50, je suis devant l'auberge, j'attends. Je ne suis pas la seule, on cause, Julie, toulousaine, part sur le Rock Tour également. 6h05, un mini-bus s'arrête, un gars descend coche nos noms sur la liste, on monte à bord, et c'est parti !
le bus
Dans le bus, nous sommes 22, pendant la matinée de route on fait connaissance.
Camel-Matt, anglais notre guide/chauffeur/cuistot ; Fitzy, australien, apprenti-guide ; Anders et Anne-Sofie danois ; Moritz et Romy suisses ; Pauline française et Daniel israélien ; Jimmy, Charles, Bryan, Jenny et Camilla coréens ; Sarah et Kelsey canadiennes ; Rachel et Sarah américaines ; Diane et Laura hollandaises ; et Sheehan écossaise. 11 nationalités différentes pour 22 personnes, c'est pas mal. Et, chose d'une rareté incroyable en Australie : il n'y a pas d'allemand, même Matt est stupéfait.
La route est droite, pas grand chose autour, de rares arbres pelés, des buissons, c'est plus ou moins vert, sol rouge, c'est le désert.

Kings Canyon
Vers midi, nous voilà à Kings Canyon. On sort enfin du mini-bus, il fait très beau, mais je suis toujours en polaire. Le début de la randonnée c'est la montée du Canyon surnommée la colline de l'attaque cardiaque, ça promet, j'en enlève ma polaire... ça attaque sévère, mais bon ça va quand même. On est suivi par un vieux qui est bientôt vêtu uniquement de son short et de crème solaire (merci à Julie pour cette magnifique image), c'est très classe. Matt nous explique la formation du canyon, très franchement j'ai tout suivi mais je suis une quiche en géologie alors en plus des explications en anglais, bonjour... J'ai juste retenu que le Grand Canyon aux Etats-Unis devrait en fait s'appeler les Grandes Gorges (parce que c'est pas un canyon, ce sont des gorges), mais ça fait moins classe. Une fois en haut, c'est hachtement plus facile, c'est tout plat ! On se croirait un peu ailleurs, c'est tout rouge de tous les côtés, c'est chouette !


Les points de vues sont époustouflants mais bien trop vertigineux pour moi, c'est "oh putain con, si on tombe ça doit faire mal !". Matt est un bon guide, il nous explique des trucs sur les plantes : "la sève de celle-ci permet de cicatriser les plaies, mais si on en met dans les yeux, ça aveugle pendant 3 jours. C'était une punition aborigène pour les fautes graves, ils aveuglaient le coupable mais s'occupaient de lui en attendant. Si c'était vraiment très grave, ils l'abandonnaient dans le désert, aveugle. S'il arrivait à revenir, tant mieux, sinon tant pis." Sweet.

c'est haut
Après cette formidable randonnée de 3h, nous reprenons la route direction le campement. Mais tout d'abord, arrêtons-nous sur le bord de la route ramasser du bois. Les arbres sont presque tous noirs, brûlés naturellement, assez faciles à casser. Matt est un vrai bourin il se suspend a une branche et la secoue de toutes ses forces, la branche finit par céder et il se rattrape comme il peut en tombant.
Il fait nuit depuis longtemps lorsque nous arrivons au "campement". Il n'y a personne d'autre que nous à des kilomètres à la ronde. Il fait un froid de canard, pas un nuage, des étoiles par milliers et malheureusement la lune est pleine. Matt allume le feu, et commence à préparer à manger. Il creuse des trous autour du feu, met quelques braises au fond, place les marmites dessus et rajoute des braises autour et sur les marmites. Résultat : pain, riz, légumes et chili con carne, c'est bien bon. Nous dînons dans des assiettes en fer blanc assis sur nos swags autour du feu, il fait sacrément froid. Une fois le dîner avalé, la vaisselle lavé et le bordel rangé, Matt nous apprends à nous servir de nos swags et sacs de couchage et il se barre tout seul plus loin en nous souhaitant une bonne nuit. Pour ne pas avoir froid nous dormons en futal, plusieurs couches de T-Shirts, polaire dans un sac de couchage dans un swag. Et il fait quand même un peu frais. C'est beau les étoiles... La lune est bizarre, y'a comme un bout de nuage qui reste devant depuis quelques temps, alors qu'il n'y a pas de nuages...

Y-a-t-il un joey dans la poche kangourou ?
J'ai pas très bien dormi, Matt nous réveille à 5h30. C'est très dur de sortir du sac de couchage, il fait glacial dehors. Ce matin, nous allons à Kata Tjuta (ou monts Olga), "découvert" en 1872 par Ernest Giles, qui baptisa ces rochers en l'honneur de la reine Olga de Württemberg. Mais d'abord, on ramasse du bois pour ce soir. On assiste au lever du soleil, je prends des photos, je ne suis pas d'une très grande aide pour ramasser du bois... Il y a un kangourou mort sur le bord de la route, Matt se dirige vers la bête, la tâte "il est encore chaud", la retourne et fouille dans la poche à la recherche d'un éventuel joey à sauver. Mais point de joey.

Kata-Tjuta
Nous voilà à Kata Tjuta, il est tôt, il fait beau, il n'y a personne. Matt nous donne un cours de géologie sur comment Kata Tjuta (qui signifie "plusieurs têtes"parce qu'il y a plusieurs rochers) et Uluru ont été formés :


Avant, il y a plusieurs millions d'années, l'Australie était traversée de part en part par une rivière et il y avait un grande mer intérieure. Puis, il n'y a plus eu de mer intérieure mais une énorme chaîne de montagne (à cause d'un mouvement de terre, probablement collision), tellement grande qu'à côté l'Everest lui arrive pas à la cheville du pied. Comme il n'y avait rien, pas même de végétation, ça c'est érodé bien facilement, les gros rochers sont d'abord tombés puis le sable. Après, il y a encore eu une mer intérieure qui a compacté d'un côté les gros morceaux de l'autre le sable. La mer a encore disparu, il y a eu un autre mouvement de terre qui a retourné tout ce bordel à 90° pour le sable et un peu moins violemment pour les gros cailloux. Uluru est donc un gâteau au chocolat compact et Kata Tjuta un cake aux fruits. Pour des explications plus scientifiques, Wikipédia est votre ami.

Ce matin, nous marchons donc à travers un fruit cake bien joli (alors que je n'aime pas le fruit cake, c'est franchement dégueu). La balade s'appelle Valley of the winds et effectivement, ça souffle parfois... C'est magnifique, on contourne les rochers rouges impressionnants (plus haut point à 546 m), beaucoup de buissons, quelques fleurs, des oiseaux. Puis, on passe à travers les rochers et ça grimpe. On aperçoit un kangourou qui se fond dans le décor façon camouflage, il en devient très difficile à repérer. Enfin, le sommet, entre deux roches, une vue épatante, ça valait le coup, c'est à couper le souffle aux sens propre et figuré. Matt et Fitzy nous attendaient là-haut, bande de feignasses ! On passe un petit moment là haut à se reposer, à admirer la vue, à discuter avant de continuer gentiment notre route vers le bus.

Kata-Tjuta à travers les vitres du bus
Après le pique-nique, nous allons visiter le centre culturel du parc Uluru-Kata Tjuta, enfin nous apercevons le gros caillou, c'est beau. Nous avons 1h pour visiter le centre, il est interdit de prendre des photos, il me faut donc lire tous les panneaux. Un peu pressée par le temps, je n'arrive pas à tout intégrer mais c'est fascinant. Il est interdit de prendre quoique ce soit dans le parc, cailloux, sable... Certains l'ont fait et ensuite, accablés de malheurs de toutes sortes une fois rentrés chez eux, ils ont renvoyé le tout au centre culturel avec une lettre d'excuse en expliquant ce qui leur est arrivé depuis et en demandant à ce que l'on replace les objets au bon endroit pour briser la malédiction. On peut lire ces lettres, c'est trop drôle ! On peut aussi signer le livre "I did not climb Uluru", je l'ai signé. Nous partons ensuite faire la Mala Walk, courte marche à Uluru pendant laquelle Matt nous explique beaucoup de choses sur la culture aborigène, les peintures, les histoires, c'est trop top.

Uluru
Puis, il est temps d'aller au sunset lookout, il faut y être en avance afin de réserver une table avant l'arrivée des autres bus. Uluru c'est un peu la guerre aussi parfois. On a notre table, on attend, Matt et Fitzy préparent le dîner et nous contemplons les changements de couleurs d'Uluru avec le déclin du soleil, ça envoie du pâté (mon Dieu, du pâté !). C'est magique et magnifique, c'est magignifique. Je dirai même plus, c'est cloolssement magignifique. Par contre, les nouilles sont un peu trop épicées à mon goût.

Sunset
Une fois la nuit bien tombée, nous allons à notre campement du soir en mode bus disco. Sur place, malheur, impossible de mettre la main sur notre bois. Nous accusons direct le seul groupe présent mais en fait, notre bois était caché plus loin, tout cela reste bien mystérieux... Nous ne sommes donc pas les seuls, il y a du monde, des toilettes et des douches, miracle ! Il fait toujours aussi froid mais je dors bien mieux que la veille, sans doute parce que je suis bien claquée aussi.

Dernier matin, réveil avant 6h, on remballe sac de couchage et swags, on se dépêche et nous sommes au sunset lookout pour le sunrise (comme ça y'a personne). Petit-dèj en regardant le soleil se lever sur Uluru c'est pas mal non plus dans le genre. Mais qu'est-ce qu'on se gèle !

Sunrise
Vient l'heure de la dernière balade, la base walk, tout autour d'Uluru, plus grand monolithe du monde, 9,4km de circonférence, 3,6km de long, 348 m de haut, mais en fait c'est un peu comme un iceberg, sous terre, il y a encore du Uluru. "Découvert" en 1873 par William Gosse qui nomme le site Ayers Rock en l'honneur de Henry Ayer, premier ministre d'Australie Méridionale.

Uluru
Nous avons deux heures devant nous, seuls pour faire le tour du rocher. C'est calme. À certains endroits, notifiés par des panneaux fléchés, il est interdit de prendre des photos ou de filmer. On croise bien peu de gens, c'est bizarre, il est peut-être trop tôt. Je sais pas pourquoi dans ma tête Uluru c'était tout lisse. Ben en fait pas du tout, des trous, des crevasses, des aspérités, rien de régulier, ça n'a vraiment rien de lisse.

En revenant au bus, un type nous prête ses lunettes spéciale éclipse et nous pouvons regarder Vénus devant le Soleil, c'est exceptionnel ! La prochaine fois c'est en 2117.
Voilà, c'est maintenant bel et bien fini, on reprend la route direction Alice Springs. On dit au revoir à Uluru, Kata Tjuta et aux Anangu. Quelle tristesse.

lever de soleil sur la route
Pour passer le temps dans le bus, nous jouons à "dessiner c'est gagné" sur le pare-brise, à la place du mort. Matt gagne souvent, il dessine en conduisant, c'est comme ça que nous avons frôlé la mort, il a réussi à éviter un camping-car à la dernière minute, il a arrêté de jouer après ça.
La ferme des chameaux ! Trop bizarre ces bêtes-là. En fait c'était des dromadaires, mais ils appelaient ça quand même des chameaux, allez comprendre quelque chose à tout ça...

Burt le gentil dromadaire
On peut faire un tour à dos de chameau si le cœur nous en dit. Au vu de mes récentes expériences fâcheuses avec les animaux, j'hésite sévèrement et finalement je me lance. C'était vraiment très drôle, c'est haut ces bestioles là ! Je ne suis pas tombée, je ne me suis pas fait mordre, ni craché dessus, bien joué ! Matt nous présente un petit chameau prénommé Little Matt en son honneur, il en est très fier.

c'est cloolsse un dromadaire quand même
Après ce moment dromadaire, nous rentrons sur Alice Springs. Ce fut un sacré Rock Tour, c'est moi qui vous le dis.

3 commentaires:

  1. Quand tu écris "c'est paté" : que faut-il comprendre ? pâté ou pathé ou autre chose ?

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  2. je voulais dire pâté, j'ai oublié le circonflexe, désolée...

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  3. j'auris bien aimé que ce soit Pathé en référence à Pathé Ciné color (et non une abréviation de pathétique).

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