La boucle est bouclée

lundi 5 septembre 2011

En route pour Busan


12h45, je suis dans la rue, en route pour le ferry. La salle d'attente/embarquement n'est pas vide. Vaste salle, beaucoup de sièges, un mini-magasin de boissons et autres. Ben j'attends. J'en profite pour reprendre la lecture de "Même les cow-girls ont du vague à l'âme" abandonné depuis le Transmongolien. 
Je m'interroge quand même, un doute m'assaille : n'y aurait-il pas une autre étape avant l'embarquement ? Je vais dans la salle des tickets, juste à côté. Je demande, elle ne parle pas anglais et me renvoie à sa collègue qui m'envoit à la fenêtre 4 pour payer 30 yuans de je-ne-sais-quoi. Il y a quelques personnes qui attendent, je tiens mon ticket et mes 30 yuans, mes sacs sur le dos. A côté il y a un guichet pour une autre compagnie. Une vieille chinoise derrière moi, visiblement agacée, me prend mon argent, le donne à la guichetière de l'autre compagnie qui me donne un ticket. Ah bon. La vieille me fait signe de dégager. Ok. Ben merci, je crois... 
Retour dans la salle d'attente/embarquement. Ça se remplit de plus en plus. Je suis la seule occidentale. Des bagages en pagailles. Des cartons, des sacs, de tout et de n'importe quoi. Y'en a un qui à 8 boîtes de serpillières (avec le seau), d'autres scotchent leurs valises. Une vieille dame fait des gestes de gymnastique au milieu du hall, puis elle le traverse en marchant sur ses talons.
15h15, le rideau de fer s'ouvre, une file compacte se forme plus ou moins. Et en avant. Premier check, on me prend le ticket à 30 yuans, puis scan des bagages, vérification des passeports à l'immigration chinoise. Je ralentis la file, le douanier grogne devant mon passeport, le passe à son collègue derrière, sueurs froides, son collègue me tamponne tout le bordel, et ça continue. Arrachage de la première partie du billet, on monte dans un bus (on s'entasse un peu, un gentil monsieur me laisse sa place contre la vitre pour que je puisse m'appuyer), on fait quelques dizaines de mètres à peine et nous sommes devant le ferry. Un steward nous prend la deuxième partie du ticket, et on monte à bord par escalier, puis deux escalators étroits. En haut, une hôtesse nous souhaite la bienvenue en chinois ou en coréen ou les deux, bref je comprends pas. Je lui tends mon ticket, elle me dirige vers le bureau d'information où, miracle, une hôtesse parle très bien anglais, malgrè un zézaiement très drôle. Elle me donne les informations du bateau, les cartes d'immigration pour la Corée, l'unique clef de la chambre pour 4 personnes, et c'est tout droit. 
Business class
Chambre 217, première classe, classe (il existe aussi la Royal class et la President room) Assez vaste, un lavabo avec du savon et 4 serviettes propres (c'est pas chinois, ça se voit), 2x2 couchettes superposées, je suis en bas, chouette ! Banquette, fauteuil, télé, frigo (avec 4 bouteilles d'eau de bienvenue bien fraîche). Un type entre, s'excuse, ouvre la banquette en sort trois sacs et s'en va. Euh ? Un autre arrive, et met des bières au frigo. Hein ? Il se passe des choses étranges sur ce ferry...
Il est à peine 16h, le ferry part à 20h...
J'ai du mal à remplir mes cartes d'immigration, je vais voir la gentille hôtesse qui zézaye. Comme je n'ai pas encore d'hôtel à Busan et qu'il me demande une adresse et un numéro de téléphone, elle met Busan et son numéro. A la case, combien de temps je reste en Corée et Occupation, elle me dit de ne rien mettre, c'est pas grave. Soit. Thank you !
Deux jeunes chinoises partagent ma chambre, très sympa, mais parlant très peu anglais. L'une d'elle nous offre un petit gateau chinois. Je ne peux pas refuser et mange la première bouchée.
Donc Bouddha, dans sa grande bonté, accède à ma prière et le voyage continue. En contrepartie, il m'envoie l'épreuve du gâteau infâme qu'il faut manger entièrement en souriant. 
La première bouchée est interminable, je me demande comment je vais pouvoir avaler ça, je calcule qu'il va me falloir encore 4 bouchées pour finir le gâteau. À l'intérieur, je crois bien que c'est du haricot rouge, c'est très pâteux, et je n'aime pas du tout le goût. 
A la deuxième bouchée, je décide de le finir en 4 et pas 5 morceaux, sinon ça va pas le faire. 
A la troisième bouchée, je cherche une parade si jamais elle me propose un deuxième gâteau. 
A la quatrième bouchée, je suis juste trop heureuse que ce soit la dernière. Je sais vraiment pas comment j'ai fait.
Je pars à la découverte de mon étage, après avoir bu beaucoup d'eau pour me rincer le goût. Les secondes classes, c'est bizarre, on dirait qu'il y en a deux sortes : des dortoirs avec des lits superposés comme les nôtres, et des dortoirs avec des tas de matelas sur le sol. Il y a une petite épicerie qui prend les wons et les yuans, oh yeah ! Au bout, des hublots fermés (mais y'en a un qui est entrouvert : photo !)
Je reviens, les deux chinoises discutent, elles m'invitent autour de la table. Il y a un sac ouvert avec ce qui semble être des olives allongées, elles m'en offrent. Ok, let's go. En fait, c'est effectivement très bon, ça ressemble à du raisin, il y a une sorte de petit noyau allongée. L'autre va chercher un sac de noisettes et de pépites, je leur présente mon paquet de chips, youhou !
Le gars revient, prends ses bières et s'en va.
Par la fenêtre, je regarde le ballet des camions pleins qui se font prendre le container par une pince géante qui le repose sur un autre camion. Fascinant.
La nuit est tombée, j'attends le départ. J'ai regardé un film catastrophe américain à base d'impulsion éléctromagnétique et de sous-marin avec l'acteur qui joue Noah Bennet, the man with the plan. Ben à la fin, ça se termine bien.
La ville est illuminée, tous les buildings, les bateaux, c'est soirée disco... Il y a un Karaoké sur le ferry. Le bateau tremble, tous les containers sont rangés, je pense que nous sommes prêts à partir, ça tombe bien, il est 20h et j'ai déjà envie de dormir.
D'après ma colocataire chinoise nous arrivons à 8h heure chinoise et donc 9h heure coréenne.
Le ferry tremble encore, corne, mais ne bouge pas. Pendant ce temps, Kate Beckinsale se fâche avec son vampire de père et va rejoindre son loup-garou.
Tout va bien se passer
Et, ça y est, c'est parti ! Je crois. Oui, ça a l'air de bouger. L'effet photo à travers une vitre sale est toujours saisissant...

Départ

Nuit pas trop mal, banquette un peu dure. On ne sent absolument aucun roulis, tangage, houle ou quoi que ce soit, très gros ferry. En cargo, ça sera pareil.
Réveil
L'attente est assez longue, le ferry arrive en vue de Incheon vers 9h. C'est beau d'arriver dans une ville par la mer. Nous nous arrêtons une heure plus tard. Le ciel est bleu, il fait super beau, et nous avons pris une heure de plus. Le ferry est arrêté mais rien ne se passe. Dans le couloir, les bagages sont entassés et les gens commencent à se masser devant la sortie. Les deux chinoises veulent des photos avec moi, bon d'accord. 
Le ferry repart et après plusieurs manœuvres, il accoste. Dans le couloir, une hôtesse vérifie nos cartes d'immigration. Elle me fait signe de la suivre, je ne comprends pas. Je n'ai même pas eu le temps de dire au revoir à mes colocataires... Je me retrouve tout devant, avec quelques autres privilégiés. Bizarre.
Arrivée sur Incheon
Les premiers à sortir et bien je ne sais pas ce qu'ils sont : des marchands peut-être, ils ont beaucoup de cartons. Ensuite les personnes agées et les mères avec leurs enfants en bas âge. Puis notre petit groupe. Les escalators, le bus et nous voilà devant le poste de douane/immigration coréen. 
Le douanier me demande à qui appartient le numéro, je lui dis que je n'ai pas encore d'hôtel et que c'est une hôtesse du ferry qui a mis le sien. Il me demande où je vais, combien de temps je reste, où je vais ensuite. Je réponds. Tout se passe bien, je continue. Est-ce que j'ai des fruits ou des plantes ? Non. Scan des bagages, ok. Puis la sortie. Juste avant, j'avise le bureau d'information touristique. Elle m'indique la station de métro sur une carte, puis le plan du métro. Thank you. Apparemment, je vais dans une chouette ville. Dès que je prononce le nom de Busan, tout le monde est enchanté.
Marche à pied sous le soleil, fun. Je vois un bureau de change, mes 261 yuans se transforment en 43 500 Won. Amis des liasses de billet, après la Chine, la Corée !
Le métro... Machine qui parle anglais, merci. Ne prend que les billets de 1 000 won, j'ai du bol, j'en ai pile assez. Donc, ligne 1, c'est tout droit. Le train arrive, je demande à un type s'il va bien à Seoul Station. Devant son air perdu, j'essaye toutes les intonations possibles pour Seoul. Il demande à un jeune qui n'en sait pas plus. Je monte quand même, on verra bien. Je m'assieds, déplie ma carte et l'étudie avec attention. Le jeune est debout à côté de moi, regarde le plan affiché dans le train et ma carte. Il me montre que ce train va bien à Seoul Station, mais rajoute-t-il, il existe un train express qui va beaucoup plus vite. Ben tant pis, j'y suis, j'y reste. 1h15 de trajet. 
Je cède ma place à une vieille dame qui me remercie grandement. En même temps, j'étais assise sur les places réservées spéciales vieux, handicapés... Avant de sortir, elle m'offre un bonbon.
La sortie du métro... Il faut repasser la carte (magnétique) pour pouvoir sortir. Bien évidemment ça ne marche pas. Je suis donc coincée. Le bureau d'information est vide. La machine me dit que la carte a déjà été utitlisée, bref, c'est pas cloolsse cette affaire. Un jeune type me demande si j'ai besoin d'aide dans un anglais bien meilleur que les chinois. Et il me débloque toute l'histoire.
Il est 12h50, je suis à la gare, j'essaye les machines à ticket. Les trains pour Busan partent quasiment toutes les 15 minutes. Le prochain est à 13h, je ne me le tente pas. Je penche pour l'express suivant à 13h30, mais bug de la machine qui ne conclut pas la vente, elle doit pas aimer ma carte. Ben je vais au guichet, à côté. Là encore, anglais sans problèmes, en 5 minutes, c'est réglé. Leur billet de train, ce n'est qu'un ticket de caisse genre. Tout est indiqué dessus en coréen et en anglais. Je trouve le quai, le train est là, je m'installe et j'attends le départ peinard. Une dame s'installe à côté de moi et m'offre une brioche que je refuse.

Pas mal le train, 2ème classe

2h35 de trajet, c'est assez rapide. Train confortable, wi-fi gratuit, deux écrans de télé dans l'allée centrale, musique pour annoncer les arrêts, clim, vitres presque propres et paysages verts montagneux.

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