La boucle est bouclée

mercredi 31 août 2011

Gengis Khan 5

Bienvenue en Mongolie !
A 5h30, Golden Teeth réveille Vicky, ce qui me réveille aussi. Elle doit défaire son lit rapidement mais se rendort. Trop tôt. J'ouvre le rideau, fichtre ! Lever de soleil sur les steppes mongoles, juste exceptionnel, à couper le souffle. Je suis captivée pendant 1h.
L'arrivée sur Oulan-Bator au petit matin est assez saisissante. Grande ville, très étendue. Je dis au revoir à tout le monde, dans quelques minutes ils pourront se doucher, quelle chance ! Nous ne sommes plus que trois, je vais discuter avec les suédois Gabriel et Joakim qui sont juste trop cloolsses. Nous descendons ensemble sur le quai. Beaucoup de gens attendent pour monter dans notre wagon. Nous remontons tout le quai, grande gare, pas beaucoup de marchands de bouffe, mais des gens qui vendent des cartes postales, de la camelote, en mendiant à moitié. Nous remontons à bord, le train s'est rempli. Tous les compartiments sont occupés cette fois. Les suédois n'ont pas de nouvel arrivant. Je trouve un trentenaire sur la banquette en face de la mienne : Matt, british d'Oxford. Nous faisons connaissance en nous extasiant devant les panoramas mongols.
Puis sieste, comme tout le wagon. Je me réveille lorsque le train arrive à Choyr, petite gare perdue au milieu de nulle part. Le décor a changé, il fait chaud, c'est plat, bienvenue dans le désert de Gobi !
Il y a des français dans le wagon, mais je ne leur parle pas, ils ont l'air hautain et me font peur. Sinon, des occidentaux et des asiatiques.
13h30, trop la dalle. Matt et moi partons en quête du wagon-restaurant. Depuis hier soir et le passage en Mongolie, la voiture-bar est mongole et se situe au milieu du train, juste après les 1ères classe. Il n'y a pas grand monde, le gentil mongol nous installe immédiatement et peu de temps après, arrive l'entrée. Sans carte, sans commande, mais avec du pain et nos boissons. Crudités, très bon, ça fait du bien de manger des produits frais. Le plat est sur la table avant que nous ayons fini nos entrées. Mouton avec riz, légumes... Hachement bon. Enfin, la soupe (bouillon) avec viande de mouton et grosses nouilles. Je n'en peux plus. En cadeau, un paquet de crackers. Il fait très chaud, le décor est sympa, le panorama époustouflant et la bouffe très bonne. Que demander de plus ? L'addition. Vindieu ! Elle nous reste un peu en travers de la gorge. 1000 roubles, ou 30$ ou 25€. ça fait mal.
Elle fume la loco
A la gare suivante, Sain-Shanda, la chaleur est écrasante. C'est vrai que dans "désert de Gobi", y'a désert. Forcément. Je cause avec les deux cools suédois. A l'ombre. Il y a pas mal de marchands, beaucoup de passagers achètent des glaces et des boissons fraîches. Adieu poisson séché. Dans le wagon, en attendant le départ du train, la chaleur est étouffante. Malgré les fenêtres ouvertes et le ventilateur en route. Je comprends mieux le pourquoi du ventilo dans chaque chambre. Il fait 37° dans le wagon.
Malgré le rien et le vide du paysage, c'est hypnotisant. Avec le tchaka-tchaka du train, c'est parfait pour une sieste.
J'ai enfin vu un chameau ! Après les moutons, vaches, chiens, chevaux, v'là le chameau couché peinard près d'une yourte. C'est assez impressionnant de voir une yourte au loin, posée au milieu de nulle part, à des kilomètres de tout. Tout à l'heure, un type nous a doublés en moto, et il ne roulait pas si vite que ça. C'est dire la lenteur du train parfois.
C'est vide, hein?
La Bande Originale du Train est différente, elle aussi. On n'est plus dans le mélancolique sibérien. Là, ça serait plus du Ennio Morricone. Il y a tous les ingrédients pour un Sergio Leone : le train, la chaleur, les chevaux, le ciel tellement bleu qu'il en devient transparent de luminosité, le soleil écrasant, le vent et le vide. On est en plein western grave ! Paysages hallucinants où l'on s'attend à tout moment à voir surgir Clint Eastwood à cheval. Causerie dans le couloir avec les suédois.
Coucher de soleil et poteaux électriques
La frontière mongole arrive avec le coucher du soleil et une poussière/fumée venue de je ne sais où. De la loco peut-être. 1h30 à attendre. Le douanier mongol nous prend les passeports avec sérieux, nous avons droit à un salut militaire. En attendant, je joue au continental avec Matt. Golden Teeth nous donne les fiches à remplir pour la Chine, les douaniers nous rendent les passeports, et ça repart (oui, comme Mars)
Puis, Erlian, welcome to China. Le plus long arrêt, environ 4h, nous en avons jusqu'à 1h du mat'. On nous prend les passeports. Je vais chez les suédois, on se marre bien. Ils vont étudier en Chine, pendant un an pour l'un, six mois pour l'autre. Dans le train, ils apprenaient le chinois pour faire passer le temps. Le train entre à l'atelier pour le changement des boggies. Je rejoins Matt pour la session photos. C'est très impressionnant de rapidité, d'efficacité et d'enormité de la tâche. Le train est soulevé, ils retirent ce qu'il y a en dessous (les roues tout le bordel), puis ils mettent les bonnes roues du bon écart au bon endroit, et ils font redescendre le train. Facile.
Golden Teeth nous donne des bons de repas gratuits pour le wagon-restaurant chinois demain. Seulement, le petit-déjeuner c'est entre 7h et 8h et le déjeuner entre 10h30 et 11h30.
Erlian
Nous revoilà en gare, on peut descendre du train et enfin respirer de l'air frais. Que ça fait du bien, je n'en pouvais plus de cette fumée/poussière partout. Les mains constamment crades, c'est infernal. A Erlian, à 23h30, il n'y a rien. Nous entrons dans la gare, la boutique est ouverte. A presque minuit, un dimanche soir. Cool. Je rencontre le français de première classe devant les pattes de canard sous vide. Puis, ses filles ont essayé de me convaincre de manger une glace japonaise aux haricots rouge. Ces français sont aussi perchés que je le pensais, coincés dans un autre monde. "Mais allez-y, achetez quelque chose à manger, juste pour essayer, ça ne coûte vraiment rien, même pas 0,50€, et si vous n'aimez pas c'est pas grave vous le jetez". Non merci. De toute façon je n'ai pas faim et il n'y a pas de M&M's. Je préfère rester avec Matt et les suédois.
Plus tard, sur le quai, nous discutons avec Scott et Gemma. Chouette nuit. Il y a de la musique chinoise pourrie en continue dans les hauts-parleurs de la gare, à rendre dingue.

Le train part d'Erlian en fanfare, strange. (je mettrais bien mon enregistrement mais je sais pas comment faire)

1 commentaire:

  1. Hé, le Lab va t'envoyer un petit cadeau dans l'esprit Ennio Morricone, justement, sous peu...
    Bises

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