La boucle est bouclée

lundi 29 août 2011

Il est où le train ?

Mardi 23/08/11

Je suis à l'auberge, je trépigne d'impatience, je ne sais pas quoi faire, je tourne en rond, j'ai envie de partir. Je suis tellement nerveuse que je range les quelques bouquins qu'ils ont. Déformation professionnelle. J'engage même la conversation avec Le Finnois pour faire passer le temps. Puis, n'y tenant plus, je décide de partir.
Départ des trains de la gare Iaroslav
Je dis au revoir au Gars Sympa à Lunettes, et le Vieux Japonais Cool me souhaite un bon voyage. La simili-punkette n'est pas là, tant pis, je laisse les clés à côté de l'ordi. Je mets mon sac et, nom de Dieu, c'est juste wouah ! Tous mes livres sont dedans : c'est lourd la culture... Peu importe, en avant, direction le métro ! Putain que c'est lourd, ça me scie les épaules.
Aucun problème dans le métro, tout se passe bien. J'arrive à la gare, je demande si c'est bien Iaroslav, c'est bien la bonne gare. Donc ce truc vert miteux est une gare ? Bon. Ben y'a plus qu'à attendre. Je regarde le flot ininterrompu des gens qui passent dans le soleil couchant (que c'est bucolique). Assise par terre, j'attends. Devant moi, une dame tire un caddie. Une autre s'arrête devant elle, toutes deux discutent. Il y a échange de monnaie puis la dame plonge sa main sacplastiquée pour en ressortir deux pirojkis. Amusant.
Je trépigne, je trépigne. Je décide de m'avancer. Tout d'abord, je vois les mêmes panneaux que cet après-midi, toujours pas de train n°4. Sur l'autre façade, d'autres panneaux. Je vois mon train ! Mais c'est juste un panneau d'information sans indication de quai. Je suis sur la bonne voie. Je continue, et là, au fond, at last, un panneau d'affichage lumineux. Sur la deuxième ligne, le train n°4 pour Pékin, départ 21h35. Alléluia !
Que c'est beau !
Des gens partout assis par terre. Je m'installe à côté d'un couple de sac à dos armé d'un Lonely Planet en anglais. Nous engageons la conversation. Il est hollandais, elle australienne, ils descendront à Irkoutsk, Oulan-Bator et Pékin. Nous échangeons sur notre totale perditude pendant ces quelques jours à Moscou. Soudain, le quai est annoncé, il est juste à nos pieds. Nous nous avançons, pas de train. Puis, lentement, nous le voyons entrer en gare, émerveillés. Ils sont voiture 5, moi 6, nous nous reverrons probablement.


Je suis la première à entrer dans le wagon. Le steward chinois prend mon ticket, il me le rendra à Pékin. Des strapontins dans le couloir, deux prises électriques, moquette, les fenêtres peuvent s'ouvrir, trop cloolsse. Le compartiment maintenant : j'ai le lit du bas à gauche. Il y en a quatre et une table. C'est plus vaste que je ne le pensais. Rangement pour les bagages sous le lit ou au dessus du couloir dans la cachette à clandestin. Il y a un ventilo au dessus de la fenêtre. Je regarde les autres passagers entrer : jeunes touristes européens pour la plupart. Voilà ma colocataire, Vicky de Majorque, qui va jusqu'à Oulan-Bator.
21h35, nous sommes à la fenêtre du couloir avec un vieux russe chemise ouverte pour le démarrage du train. Sentiment de totale plénitude. Le train accélère petit à petit. Au revoir Moscou, bonjour l'Inconnue. Quel bonheur. Ce trajet en train c'est un de mes rêves et je le réalise à l'instant. "Awesome !" comme dirait Scott.
Compartiment IV
Le gentil steward chinois, nous l’appellerons Golden Teeth, nous donne nos draps. Sur les lits du dessus, il y a les oreillers et les couvertures. Juste devant notre compartiment, il y a l'emploi du temps des arrêts en gare. Plus d'une trentaine avant Beijing. Je donne un cours d'emploi du temps à Vicky, puis à à peu près tout le wagon.
Le départ m'a ouvert l'appétit, je décide d'aller en exploration à la recherche du wagon-restaurant. Au bout du couloir, devant le samovar, je rencontre Eric l'américain et Paul l'anglais qui m'accompagnent dans cette découverte. Les portes me donnent l'impression d'être dans un sous-marin. Etrange. Finalement, le resto est assez austère. A peine arrivés, le serveur nous apporte la carte et veut nous faire asseoir ; nous refusons. Un couple est installé, sur la table une assiette de poulet. Un poulet entier.
Nous partons, aucune bouffe à emporter à part des chips, des snacks ou des boissons fraîches.
De retour dans la chambre, Vicky et moi décidons de mettre nourriture et boissons en commun. Et c'est parti pour 5 jours de bouffe à toutes heures ! Elle me sort un truc inédit : du fromage à tartiner Président goût champignon (goût viande existe aussi). J'ai la dalle, ça passe. Elle a vraiment un sacré paquet de bouffe, ça promet !

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