La boucle est bouclée

jeudi 15 novembre 2012

Rolling and pitching

Les bateaux ça bouge. Je sais, c'est dingue. Celui-ci est assez imposant donc niveau mouvement, c'est pas non plus trop gênant. En général, je ne sens absolument rien, juste une espèce de tremblement. Ou je ne me rends peut-être plus compte. Reprenons au début.

De Melbourne à la Nouvelle-Zélande nous avons traversé la mer de Tasman qui n'est pas réputée pour son calme comme nous le prouve tous les ans la régate Sydney-Hobart : beaucoup au départ, bien peu à l'arrivée. Et bien la mer de Tasman n'a pas failli à sa réputation. Dès le premier jour, annonce du Capitaine à l'attention de tout l'équipage et des passagers : « ce soir, vent de 40 nœuds, vagues de 6 à 7 mètres, ça va remuer, il faut tout sécuriser dans les cabines et bon appétit ! », il était trop drôle ce Capitaine.

Mer de Tasman
Je crois que c'était pas si pire au final mais ça a pas mal tangué pendant 4 jours. En journée, c'est pas trop gênant, je m'occupe, je m'en aperçois pas tellement. Sauf quand il faut marcher. Pour aller d'un bout à l'autre du couloir, plat en général, il faut monter puis se laisser aller pour la descente, c'est assez fun en fait ! En regardant par le hublot, au lieu de voir un peu de mer et beaucoup de ciel le tout plutôt stable, je vois à la place l'océan et bim ! ça remonte plein ciel et puis ça redescend dans la mer. C'est dans ces moments-là qu'on sait si on a le mal de mer ou non. Je ne l'ai pas. Pour une vue plus impressionnante du phénomène, il faut prendre de la hauteur, monter au Bridge ou carrément au Compass Deck et voir le cargo monter d'un côté, descendre de l'autre c'est épatant. On se demande quand même comment ça reste équilibré tout ce bordel. L'eau dans les ballasts, tout ça.
Le plus chiant c'est la nuit, quand on essaye de dormir mais là on sent tous les mouvements. Je roule à droite, à gauche, c'est terrible. L'autre passager m'apprendra par la suite comment faire. 2 solutions possibles. Si j'ai un grand lit, dormir dans le sens de la largeur, c'est moins gênant dans ce sens-là ça monte et ça descend. Sinon, caler gilets de sauvetages et combinaisons de survie sous le matelas de chaque côté afin de se créer un espace anti-roulis.

c'est pas tout à fait droit
Je vous raconte même pas comment c'est quasi impossible de jouer aux fléchettes lorsqu'un bateau tangue : la cible bouge, c'est pas du jeu.

Pacifique
Ensuite l'océan Pacifique qui est assez calme comme son nom l'indique. Et ben c'était plutôt calme. Quelques rares moments de tangage, un peu de mouvement sans plus. Toutefois, pas de mer d'huile d'une parfaite platitude comme j'ai pu avoir entre Taïwan et l'Australie la dernière fois.

mer des Caraïbes
Le premier jour sur la mer des Caraïbes est absolument idyllique. Il fait beau, il fait chaud et la mer est d'un calme absolu, on croirait naviguer sur un lac. Mer d'huile, sans vagues, on dirait un miroir, c'est magnifique, je peux même voir les poissons-volants avant qu'ils ne sortent de l'eau. Le coucher de soleil est incroyable. Le deuxième et dernier jour est un peu moins calme avec sale temps mais ça peut aller.

Coucher de soleil sur la mer des Caraïbes
L’Océan Atlantique ! Depuis le départ, on m'annonce le pire. Que ce soit le Chief Mate, le Frigoman, le 2nd Engineer, tous me rabâchent que la traversée de l'Atlantique à cette période c'est tout sauf une partie de plaisir. Sympa. Le Chief Mate ajoute même « au pire, c'est juste 5 jours vraiment terribles ». Évidemment, on est accueilli par des orages à la sortie des Caraïbes, comité de bienvenue parfait. Tout le long des Etats-Unis, y'a pas de problème, sauf dans les annonces météo pour la suite. D'abord, on a évité l'ouragan Sandy, à 2 jours près, on était bon. Et ils annonçaient également du mauvais temps pour l'arrivée en Angleterre, la totale quoi.

jour de beau temps sur l'Atlantique
Donc on est monté jusqu'à St Pierre et Miquelon pour commencer la traversée. Il faisait gris de chez gris, l'eau n'était même plus bleue, et il y avait pas mal de vagues. Même s'il était derrière nous, cet ouragan me foutait les jetons sévère, surtout à force de lire les bulletins d'informations assez alarmants. C'est vrai quoi, on sait jamais, il pourrait nous rattraper, c'est rapide un ouragan.
On nous a prévenu de deux jours de mauvais temps, on a commencé à tanguer d'avant en arrière, ça change. Mais finalement ça allait. Par contre, je n'avais plus le droit d'aller faire mes tours de deck, pas cool. Les vents étaient assez violents.

France, enfin !
Mais finalement, les derniers jours avant la Manche furent les pires, rien à voir avec la mer de Tasman. 3 nuits sans trop dormir. Parce que lorsque le cargo tangue d'avant en arrière et de gauche à droite, peu importe que je sois en long, en large ou en travers dans mon lit, ça bouge quand même. Et c'est compliqué de dormir lorsque ça remue autant. J'ai réussi à grappiller quelques heures de sommeil le matin quand j'étais trop crevée pour ne pas réussir à m'endormir. Mais enfin, c'est pas grave, je suis en vacances, ceux qui bossent ne dormaient pas mieux que moi, mais eux devaient enchaîner sur une journée de travail. Tout était sécurisé sur le cargo, plus rien sur les tables qui puisse glisser, les fauteuils attachés, le problème c'est pour les repas. Là encore ça pouvait aller (j'ai dû rattraper mon assiette une fois ou deux), mais parfois ils doivent tenir leurs assiettes et leurs verres en mangeant pour éviter que tout se casse la gueule.

La Manche
La Manche enfin, tranquille, quelques gentilles vagues, mais le cargo ne bougeait pas. Il faisait même beau, comme pour me souhaiter la bienvenue !

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